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Six mois de plus pour les députés maliens : Et si la prolongation était un mal nécessaire ?

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C’est presqu’officiel, le mandat des députés sera prolongé de six mois encore à partir de juin. Cette seconde prolongation suscite beaucoup de débats et donne l’occasion à certains leaders politiques, en manque de thèmes, de jaser. Et pourtant, une autre prolongation est nettement plus préférable, s’il n y a aucune  possibilité de tenir les élections,  à tout autre schéma. Pourquoi faut-il prolonger le mandat des députés au Mali ?

Le Mali s’apprête pour la deuxième fois à prolonger le mandat des députés de six mois faute de moyens financiers pour organiser un scrutin. Le report serait également dû  aux  réformes qui sont non seulement latentes depuis 2017, mais aussi et surtout, indispensables pour entrer dans une nouvelle République et pour mettre en œuvre l’Accord pour la paix et à la réconciliation. Malgré tous ces motifs, cette prolongation ne semble pas être du goût de certains qui y voient une manière malicieuse pour les députés de se maintenir et de continuer à jouir des avantages sans rien faire. Et pourtant, cette prolongation est moins dramatique qu’une dissolution de l’Assemblée Nationale pour la remplacer par une Constituante. En effet, dans le contexte actuel de crise au Mali et engagé dans la voie des réformes, le pays ne pourrait pas se lancer dans une dissolution de l’hémicycle, au risque de créer de toutes pièces des nouveaux opposants aux réformes en cours. Aux partisans de la Constituante, une seule question, à savoir, sur la base de quels critères va-t-on choisir les hommes et les femmes qui vont siéger dans cette chambre ? Et quel sera le nombre de parlementaire  à y siéger ? Les adeptes de cette option ne semblent pas intégrer dans leurs analyses les couts financiers d’une telle chambre qui sera à la fois pléthorique et fourretout.

D’autres proposeront la dissolution de l’Assemblée pour permettre au gouvernement de diriger par ordonnance en attendant l’élection des nouveaux députés. Cette seconde option parait démocraticide, car pendant la période de la gestion du pays par ordonnance le gouvernement pourrait engager le pays dans une aventure dangereuse et  pourrait mener des réformes liberticides, incongrues. Pire, une telle situation risque même de faire du Président un monarque éclairé. Une Assemblée Nationale, même moribonde et dolosive,  vaudrait mieux qu’être sans Assemblée.

En somme, le gouvernement est fortement engagé dans la voie du dialogue et de la réconciliation, il doit alors éviter de tomber dans certains pièges pour ne pas annihiler les immenses efforts consentis par les forces politiques. Donc, une prolongation du mandat des députés est préférable à tout autre schéma.

Youssouf Sissoko   

Inf@Sept

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