L’ambassade des États-Unis à Ndjamena, qui s’était réjoui de l’engagement pris par le pouvoir tchadien d’organiser des législatives cette année, avait aussi dénoncé, entre autres, l’interdiction systématique des manifestations publiques de l’opposition.
Les autorités tchadiennes, qui ont toujours été très sourcilleuses de leur indépendance, ont poussé un véritable coup de gueule contre ce qu’ils appellent « les ingérences » étrangères.
C’est d’abord le parti au pouvoir qui est monté au créneau durant le week-end, puis le gouvernement lui a emboîté le pas, ce lundi, dans une note verbale du ministère des Affaires étrangères. L’exécutif n’a pas fait dans le détail en déclarant que « le gouvernement du Tchad ne permet, sous aucun prétexte, une forme quelconque d’atteinte à sa souveraineté ».
Autre point de friction, la présence vendredi, de plusieurs diplomates occidentaux dans un meeting du parti des Transformateurs non encore agréé. Ils ont été convoqués au ministère des Affaires étrangères pour s’entendre dire notamment que le Tchad ne permettait pas une ingérence dans ses affaires intérieures, qui risque de mettre à mal la stabilité du pays.
Mais c’est surtout le communiqué de l’ambassade des États-Unis qui passe mal. Le gouvernement du Tchad dit rejeter et dénoncer avec force un communiqué dont les termes sont « délibérément condescendants et provocateurs ».
Cette affaire est peut-être le prélude à un nouveau coup de froid entre les États-Unis et un de ses principaux alliés dans la lutte contre le terrorisme dans la région du Sahel, après l’épisode de l’interdiction des visas américains aux citoyens tchadiens en 2017. Une crise qui a connu son épilogue, il y a une année.
RFI