Le Front pour la Sauvegarde de la Démocratie (FSD), principal regroupement des partis politiques de l’opposition du Mali a tenu une conférence de presse au cours de laquelle elle déclare demeurer un regroupement politique de l’opposition et par conséquent, conformément à la loi régissant le statut de l’Opposition, ses membres sont de l’opposition et ne peuvent ni siéger au Gouvernement, ni soutenir son action.
Au cours de cette conférence animée par son président, l’Honorable Soumaïla Cissé, le Front pour la Sauvegarde de la Démocratie (FSD) précise : « La longue quête de cet accord politique a connu des moments importants, notamment la rencontre entre le Président de la République et le Chef de file de l’opposition politique suivie d’autres rencontres avec plusieurs responsables politiques, ainsi que les discussions engagées par le Premier ministre autour du document élaboré par le FSD intitulé : ‘’ ACCORD POLITIQUE ET FEUILLE DE ROUTE’’. »
Selon Soumaïla Cissé, In fine, sans aucune information préalable, et de manière discourtoise pour ses rédacteurs initiaux, ce document a été remplacé par un autre texte où était purement et simplement biffée toute la partie relative au ‘’ Partage de responsabilités’’. « Il a également été vidé de sa substance dans une partie importante de la Feuille de route. De plus, le nouveau texte comporte, dans son préambule, des affirmations inexactes.
Au total, ce texte se ramenait substantiellement à la révision constitutionnelle et à la prorogation du mandat des Députés qui en étaient les préalables alors que le FSD souhaitait une approche plus globale et plus ambitieuse pour le Mali. Le désaccord entre le FSD et le pouvoir devenait dès lors difficile à surmonter. C’est ainsi que le Président du FSD a adressé, le 1er mai 2019, une lettre au Premier ministre pour lui « confirmer à nouveau que le FSD, en tant qu’entité n’est pas signataire du document dit ‘’Accord Politique de Gouvernance’’. Telle est la position du FSD qui est, et demeure, un regroupement politique de l’opposition. Par conséquent, conformément à la loi régissant le statut de l’Opposition, ses membres sont de l’opposition et ne peuvent ni siéger au Gouvernement, ni soutenir son action», a-t-il ajouté.
A cet égard, avance-t-il, il est regrettable qu’au cours de la cérémonie de signature de « l’Accord politique de Gouvernance », une confusion semée par le maître de cérémonie et certains signataires ait pu induire en erreur de nombreuses personnes dont des militants de notre regroupement, quant à une prétendue adhésion du FSD audit accord. »
Il est grand temps que le gouvernement sorte des incantations !
Parlant également de la situation actuelle du pays, … a laissé entendre : « La vie est devenue presque impossible dans les ¾ de notre pays. Malgré tous les efforts de nos Forces armées et de leurs partenaires, l’insécurité s’amplifie au point où la sécurité des personnes et de leurs biens est devenue la priorité des priorités. En pleine ville, en plein jour et, en plein marché, on égorge un citoyen. A l’hôpital, on achève des malades et on assassine leurs accompagnateurs. En pleine ville, on enlève un Maire, on le séquestre et le blesse mortellement. Au milieu de la capitale, un assaillant tente de pénétrer dans l’une des enceintes les plus sécurisées du pays : l’EUTM. On peut multiplier les cas d’enlèvements, de tueries ciblées et autres exactions sur de paisibles citoyens. La digue s’est rompue. C’est pourquoi, nous disons, qu’en dépit de tous les efforts de nos Forces armées et de sécurité ainsi que de leurs partenaires, il est grand temps que le gouvernement sorte des incantations pour faire de la sécurité des personnes et de leurs biens une priorité réelle, pas du faire-semblant. »
Le FSD rejette la prorogation du mandat des députés !
En ce qui concerne la prorogation du mandat des députés, la position du Front pour la Sauvegarde de la Démocratie (FSD) est claire. « Décidée par le Conseil des ministres extraordinaire du vendredi 7 juin 2019, la prorogation du mandat des députés est d’abord une violation grave de l’Accord Politique de Gouvernance mais aussi et surtout une négation des prérogatives du Dialogue Politique Inclusif. En effet, dans le chapitre I de l’Accord Politique de Gouvernance, l’Article 2, Alinéa 5, indique clairement que le Programme d’actions du Gouvernement sera articulé autour des axes suivants:
« L’organisation de consultations référendaires, des élections législatives, locales et régionales dans les délais convenus lors du dialogue politique inclusif ». Nonobstant cette disposition claire, le Gouvernement ôte au Dialogue « Politique Inclusif » tout pouvoir de connaître de la date des élections législatives en imposant son propre agenda. Une telle violation par le Gouvernement de ses propres engagements sur une question aussi substantielle nous édifie sur sa conception instrumentaliste du Dialogue « Politique » Inclusif. Pour cette première raison, le FSD rejette la prorogation du mandat des députés », a déclaré
Ousmane BALLO