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Les raisons de la création de l’ARP, la situation sécuritaire, ses rapports avec le président IBK… Tiéman Hubert Coulibaly dit sa part de vérité

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Tiéman Coulibaly

Dans une interview exclusive qu’il a bien voulu nous accorder, l’ancien ministre des Affaires étrangères, Tiéman Hubert Coulibaly, par ailleurs président du parti Union pour la démocratie et le développement (Udd), explique les raisons de la création du nouveau pôle politique qu’il préside et qui est dénommé Action républicaine pour le progrès (Arp). Point important à l’heure actuelle, il propose aussi des pistes de solutions pour la résolution de la crise du centre. Ce n’est pas tout, il a fait des révélations sur ses relations avec le président de la République et a donné son point de vue sur le rapport entre le regroupement de la Majorité présidentielle (Epm) et l’Arp. Il a aussi évoqué dans cet entretien, le résultat des forces internationales déployées dans notre pays…

Aujourd’hui-Mali :Depuis un certain temps nous avons constaté votre absence sur la scène politique et médiatique. Pourquoi ce silence ?

Tiéman Hubert Coulibaly : Je ne pense pas que j’ai été absent, pour la simple raison que mon agenda a été très fourni en terme médiatique, surtout en fin 2018. Par ailleurs, depuis le début de l’année 2019, nous avons un peu travaillé comme des laborantins car nous étions en train de mettre ensemble un certain nombre de projets qui nécessitaient des concertations discrètes. Nous n’avons pas beaucoup médiatisé ce processus de travail. Donc nous n’avons pas été absents, au contraire silencieux par moment, mais toujours très actifs. Vous savez que depuis le dernier trimestre de 2018, nous nous sommes battus pour que l’idée d’un rapprochement entre les différents pôles politiques puisse être acceptée par les uns et les autres pour qu’on puisse arriver à un exécutif pluriel. Aujourd’hui, c’est le cas et la situation politique même l’exigeait.

 C’est ce qui explique selon vous la création de ce nouveau pôle politique qui est Action Républicaine pour le Progrès (Arp) ?

C’est vrai que depuis 2018, au lendemain de la réélection du président de la République Ibrahim Boubacar Kéita, quand nous avons senti qu’il fallait opérer un changement dans la dynamique politique, qu’il serait plus confortable pour les Maliens  d’avoir une scène politique apaisée de manière à ce que les institutions puissent fonctionner normalement parce que nous sommes à une période de crise, nous n’avons pas hésité à murir ce projet de nouveau regroupement politique. Pour la simple raison que la crise affecte le fonctionnement des institutions, joue sur l’interaction politique. Donc nous avons estimé qu’il était utile et opportun que des forces politiques traditionnellement ou conjoncturellement opposées puissent se rapprocher pour avoir une scène politique apaisée, une gestion concertée des affaires publiques pour le bénéfice du Mali.  Aussi, le président de la République même a tendu la main. Aujourd’hui, nous avons un gouvernement qui réunit des forces qui n’étaient pas ensemble un moment donné. Suite à cette nouvelle donne, nous avons conclu que le dispositif qui a prévalu lors de la période préélectorale et la campagne était appelée à évoluer car la majorité travaille avec une partie de l’opposition dans le gouvernement.

La bipolarité relative dans laquelle nous baignions par le passé n’a pas aujourd’hui beaucoup de sens. Donc nous avons anticipé dans nos réflexions la nécessaire et inévitable recomposition du paysage politique malien. C’est partant de cette analyse, qu’un certain nombre de partis politiques ont porté sur les fonts baptismaux l’Action républicaine pour le progrès. Ils sont au nombre d’une dizaine de partis au sein de ce regroupement qui ont décidé de tracer un chemin. Il faut le préciser, ce n’est pas un chemin opposé au président de la République, ni à son  gouvernement, mais un chemin qui doit apporter plus de cohérence et d’efficacité dans le travail politique que nous faisons et d’autre part envisager un avenir proche qui serait marqué par notre propre identité dans la perspective du dialogue politique, du débat sur les réformes territoriales, la défense et la sécurité, la révision constitutionnelle, la mise en œuvre de l’accord et surtout les réformes économiques et sociales dont on parle peu. Car, nous, nous sommes convaincus que la paix requiert la sécurité, mais elle exige la prospérité partagée.

Donc il ne faut pas exclure dans le débat les questions économiques et sociales pour la simple raison qu’il y a de grands problèmes de revenus dans notre pays, ainsi que des problèmes de production de richesse. Cette différence d’approche, nous souhaitons la porter et l’exprimer. Aucune raison subjective, absence au gouvernement ou frustration née suite à la formation du dernier gouvernement n’est à la base de cette initiative. D’ailleurs nous avons commencé à travailler sur ce projet depuis le dernier trimestre de 2018. En un mot, il ne faut pas à réduire cette initiative politique que nous estimons importante à des considérations conjoncturelles. Et nous, nous travaillons à long terme pour apporter une contribution de qualité à la gestion des affaires publiques.

A cet égard, est-ce vous pouvez nous parler un peu des points de convergence et de divergence entre ce nouveau regroupement politique Arp et l’Epm qui se réclame de la Majorité présidentielle ?

Nous avons des points de convergence dont le premier est le président de la République Ibrahim Boubacar Kéïta. Son élection, nous l’avons réussie, nous nous en félicitons. Nous avons un autre point de convergence qui est la nécessité de conduire les reformes institutionnelles. Par contre, j’observe aussi qu’il ya quelques différences concernant le mode de scrutin. Il y a quelques différences sur la manière de conduire nos relations avec les partis politiques d’opposition qui, aujourd’hui, suite à l’initiative de la majorité elle-même, ont rejoint le gouvernement. Donc je crois que chaque groupe politique ou parti politique qui a soutenu la candidature d’IBK depuis 2013 et sa réélection en 2018 est venu avec un socle de valeurs, constitué par sa trajectoire, par l’histoire, puis un socle de valeur qui repose sur les hommes qui animent ces partis politiques. Pour cela, je dis, il faut que les identités que nous portons chacun doivent s’exprimer.

Nous sommes parvenus à un consensus au sein de l’Arp. C’est cela qui va nous amener à faire notre contribution lors du futur dialogue politique. Nous estimons que sur centaines thématiques, il faut accepter d’aller à des échelons très bas. On ne peut pas concevoir un débat politique inclusif ou un dialogue national cantonné sur les préoccupations de la capitale Bamako, des acteurs qui se contenteraient de discuter entre eux ici, alors qu’à l’intérieur du pays des personnes qui doivent être écoutées, il y a des initiatives qui doivent être lancées par rapport à de grandes questions urgentes du pays. Il faut aller parler à la base, notamment sur cette question du centre. Je ne vais pas revenir sur le bilan, et surtout ce qui s’est produit ces derniers temps dans le centre. Il faut aller à la base pour que les populations se parlent et se saisir de l’aspiration de celles-ci et traduire cela en actes politiques. Ce sont autant d’approches qui ne souffriraient pas de compromission. Ce sont des choix fondamentaux qui nécessitent d’être portés et exprimés. Et nous allons tout faire pour que notre point vu soit entendu et pris en compte. Il faut aussi accepter en politique que la majorité qui aide le président Ibrahim Boubacar Kéïta soit une majorité plurielle, il faut en prendre acte. Donc il faut retenir qu’il n’y a aucune logique d’opposition et de fracture  derrière la création de l’Arp. Il faut nous prendre au sérieux car l’Arp est une force sur laquelle il faut désormais compter.

Donc au regard de ce que vous venez de dire une alliance électorale Arp-Epm n’est pas à exclure pour les prochaines consultations électorales ?

Pourquoi pas, nous ne sommes pas des ennemis, nous ne sommes pas des adversaires, nous sommes des camarades. Si nous estimons que dans telle localité, il y a des alliances qui sont possibles, nous pouvons composer pour que les forces qui se ressemblent, mêmes si elles n’ont pas les mêmes identités, puissent cheminer ensemble. Donc je ne vois aucun problème à ce genre d’alliance électorale.

Donc comment voyez- vous l’avenir de l’Epm ?

Ce sujet vous passionne apparemment, moi je me préoccupe de l’Arp dont les partis membres m’ont fait confiance. Notre souhait est que toutes les forces démocratiques de notre pays puissent prospérer dans leur engagement pour le Mali.

Je souhaite que nous ayons un espace politique apaisé dans le respect de nos valeurs et compétir dans un espace assaini. Nous sommes à une étape démocratique de notre pays extrêmement important. Vous savez,1991, c’était il y a 28 ans et entre 1991 et maintenant nous avons risqué de perdre la République en 2012. Cela donne à réfléchir.  Est-ce que c’est seulement une crise de croissance ou il faut aller à une analyse beaucoup plus profonde ou certaines choses n’ont pas bien marché, qu’il faut les revisiter ? Ce sont des questions que la classe politique doit se poser. Nous, nous ne sommes plus membres de l’Epm, mais l’Epm n’est pas notre ennemi.

 Mais votre regroupement a pioché au sein de l’Epm, est-ce que cela va continuer ?

Non ! Notre regroupement n’a pas pioché. Nous avons des adhésions libres, nous ne démarchons personne. Ceux qui estiment que nous pouvons faire des choses ensemble vont nous rejoindre. D’ailleurs, depuis que nous avons signé l’accord politique de gouvernance avec le Premier ministre, nous avons enregistré des adhésions nouvelles de partis politiques et d’associations.

Quelle est la position de de l’Arp par rapport à la prorogation du mandat des députés ?

Nous soutenons cette initiative parce que notre pays a besoin d’une Assemblée nationale afin que le processus de révision constitutionnelle puisse être enclenchée, c’est pour cela que nous la soutenons. Nous comprenons aussi la réaction des uns et des autres parce qu’il y a eu une première prorogation qui n’a pas apporté satisfaction. Cela est décourageant. Cette fois-ci, il faudrait que cette prorogation fasse l’objet d’un bordage, il faut exactement dire ce qui doit être fait, à quel moment ça sera fait et par qui. Il faut que nous ayons les moyens de contrôler ce travail. Nous sommes d’accord pour qu’il y ait prorogation, mais nous souhaitons qu’il y ait une redevabilité régulière. On ne doit pas proroger une Assemblée et qui ne produit pas ce que l’on attend d’elle. Cela n’est pas normal, il faut que l’Assemblée légifère, sinon ce serait une seconde prorogation qui ne servirait pas à grand-chose. D’ailleurs, je pense que la leçon a été apprise par les uns et les autres.

Les solutions qui sont proposées comme alternatives à cette prorogation par certains ne nous semblent pas meilleures. Parlant de l’assemblée constituante, j’observe que cette solution non seulement risque d’être plus couteuse financièrement, mais aussi politiquement. Car s’entendre sur la manière, les critères, les modalités qui seront retenus pour sa mise en place prendrait beaucoup plus de temps. J’ai entendu un parti politique qui propose que la représentativité dans cette future assemblée constituante devrait se fonder sur le score obtenu par les différents partis politiques lors de la dernière élection présidentielle. Cela ne serait pas une bonne chose dans la mesure où l’élection présidentielle est différente des élections législatives. Tous les corps sociaux politiques qui doivent participer à cette assemblée constituante n’ont pas pris part à l’élection présidentielle. Sur quelle base on va désigner la représentativité de ces autres corps ? Donc cela serait très compliqué. A mon avis, la prorogation est moins conflictuelle et nous l’avons fait il y a 6 mois et en 2012 également. Donc c’est un outil que nous avons l’habitude d’utiliser

S’agissant de la situation sécuritaire au centre qui ne cesse de se détériorer, selon vous, qu’est-ce qu’il faut faire urgemment pour mettre un terme à ce cycle de violence ?

Mes fonctions précédentes m’ont donné le privilège et l’avantage de mieux comprendre notre pays. Il faut prendre acte d’un certain nombre de choses. D’abord nous sommes en guerre et que cette guerre sera longue. Il faut tenir compte que nos difficultés procèdent une situation qui remonte dans le temps, la mise en œuvre des solutions efficaces et durables prendra aussi du temps. Cependant, en raison des efforts qui ont été faits, de l’implication de la communauté internationale, de la Cedeao, de l’Union africaine, du G5 Sahel, compte tenu de l’accord pour la paix, il faut s’engager à ce que tout ce qui a été décidé par nous-mêmes et avec les autres soit respecté.

Le centre c’est le cœur du Mali, il faut éviter le faux confort de la stigmatisation. C’est très facile de pointer du doigt une communauté ou une autre quand on sait que le problème est beaucoup plus complexe. Notre situation est  soumise à des dynamiques régionales, voire internationales. A cet effet, il faut éviter la militarisation excessive des solutions, il faut privilégier les ressorts traditionnels que nous avons et faire en sorte que, par l’action quotidienne sur le plan économique et social, puissent convaincre les populations d’un lendemain meilleur car c’est l’espoir qui fait vivre.

Et faire en sorte de ne pas démentir cet espoir au fur à mesure de la mise en œuvre des solutions. Il faut retenir que sans espoir on ne peut pas construire la paix. Je crois que le peuple malien, dans sa totalité, est disposé à faire la paix mais il faut prendre garde aux discours. L’économie dans ces régions, basée sur l’agriculture et l’élevage, doit être soutenue. Il est nécessaire de faire en sorte que les actions militaires, économiques et administratives partent ensemble. Aussi j’observe que dans notre situation le plus important est que l’ensemble des acteurs se mettent dans une posture psychologique de construction de la paix car comme a été dit : la paix ce n’est pas un vain mot, mais un comportement.

  1. le président, est ce que vous êtes du même avis que certains de nos compatriotes qui pensent que les efforts de nombreuses forces étrangères dans notre pays ne sont pas perceptibles en termes de stabilité ?

Vous voyez, quand je dis qu’il faut faire attention à la stigmatisation, c’est là aussi une manière de stigmatiser. J’ai participé pendant des années à la mobilisation des ressources internationales, que ce soit la Minusma, la force conjointe du G5 Sahel. Je sais les difficultés techniques de ce dispositif devant servir à nous aider. Difficultés du terrain, difficultés à mobiliser les moyens au niveau international. Je sais aussi l’engagement de ces acteurs. La Minusma a une contribution essentielle dans le processus de stabilisation de notre pays, il convient de le savoir. Le G5 Sahel est un projet d’une importance capitale pour nos 5 pays. Evidemment, sa mise en œuvre est très complexe parce qu’il s’agit de rendre inter opérables 5 armées, ce qui est difficile. Mais ce qui a été déjà fait est une belle réussite.  Maintenant, il faut que la force conjointe puisse avoir les moyens de son action. L’espace sahélien est très vaste, il y a un certain nombre de pays qui ont des armées qui sont sollicitées tous les jours comme au Burkina, Mali, Niger, qui ont du personnel militaire géré à flux tendu.

Le Tchad est aussi à une dynamique très difficile à ses propres frontières qui ne sont pas celles partagées dans l’espace G5 Sahel. Tout cela, il faut le savoir, mais je sais que l’opinion attend les résultats et je ne peux entrer dans les détails de certaines analyses. Je suis d’accord qu’il faut que ces résultats viennent. La lutte contre le terrorisme, il faut l’envisager à long terme. C’est un processus qui est long. Chaque armée qui est confrontée au terrorisme sur son territoire a un principal problème parce que l’ennemi est non seulement sur le territoire, mais recrute aussi au sein de la population et en termes d’approche militaire c’est une chose qui est vraiment complexe. Je crois qu’il faut tenir un langage de vérité à nos compatriotes en disant que cette guerre va nous occuper pendant un bon moment.

Durant combien d’années par exemple ?

Je ne saurais le dire. Vous savez, il y a des pays qui durant des dizaines d’années ont traité les menaces terroristes. Vous savez, en Algérie, le terrorisme a fait 200 000 morts pendant une dizaine d’années. Nous voyons des questions de ce genre qui pendant 20 ou 25 ans sont traités dans certains pays. Les exemples sont nombreux. Quand vous voyez les Farc en Colombie, cela a duré. Donc il faut savoir que cette guerre contre le terrorisme sera très longue.

Une organisation internationale a recommandé de négocier avec les djihadistes. Est-ce-que vous êtes dans cette logique ?

L’organisation internationale donne son point de vue, c’est son droit. Les Maliens doivent s’approprier du processus de règlement de leur crise interne.  Vous savez, moi j’ai tendance à dire que nous avons un problème politique dans notre pays, qu’il faut pouvoir traiter avec certains groupes. Par contre, le phénomène du terrorisme transnational qui va avec l’économie illicite des bandes criminelles, les trafiquants de drogue, sont deux choses dont le traitement n’est pas le même. Certains groupes revendicatifs sont sur le territoire. S’il est possible de dialoguer avec eux, on dialogue, par contre les porteurs du terrorisme, il faut les traiter autrement. Je vais vous dire une chose, le jour où il y aura un début de dialogue avec ceux qui sont identifiés comme terroristes, vous ne le saurez pas, moi non plus.

Est-ce qu’on peut s’attendre à une candidature de votre regroupement pour l’élection présidentielle de 2023 ?

Il faut que notre regroupement soit performant, se renforce et continue sur un mouvement ascensionnel jusqu’en 2023. Bien entendu, ce sera une période importante si le Mali est en paix, si nous avons protégé notre démocratie, si nous avons protégé notre République. Mais de nos jours, je ne suis pas obsédé par l’élection de 2023. Je suis plutôt obsédé par le cheminement qui va nous conduire jusqu’en 2023. Qu’est ce qui va se passer, qu’est-ce que nous devons faire pour protéger la République, le Mali, dans ses frontières, sa composition. Qu’est-ce que nous devons faire pour réunir les conditions nécessaires pour la survie de notre pays. A partir de ce moment-là, si nous identifions toutes les solutions et les réponses à ces différentes questions, nous allons porter un projet politique qui forcément intéressera les Maliens. Ne soyons pas obnubilés par l’élection elle-même, mais par le chemin qui va nous conduire jusqu’en 2023.

Et vos rapports personnels avec le président de la République, ils sont toujours au beau fixe ?

Mes rapports personnels avec le président de la République sont excellents. Le président est mon ainé. Nous avons eu le privilège de travailler en politique ensemble. Je vous le dis aussi, nos relations sociales précèdent nos relations politiques et ce sont les relations sociales qui dominent. La politique, le gouvernement, c’est conjoncturel, ce qui est permanent, c’est le lien social. Juste vous dire que mes relations avec le président sont très bonnes. Et sur le plan politique, on ne peut pas parler plus clair que ce que nous avons dit, nous soutenons le président la République et nous soutenons également le gouvernement.

Comment se porte votre parti, l’UDD ?

L’UDD se porte très bien et elle très heureuse de ce que nous sommes en train de faire.

Réalisée par El Hadj A.B. HAIDARA et Kassoum THERA

Aujourd’hui-Mali

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