A l’occasion du comité bilatéral stratégique, les deux pays ont annoncé un meilleur échange de renseignement particulièrement au niveau des zones frontalières, le renforcement de la nécessaire coordination pour l’assèchement des sources de financement du terrorisme et la densification des échanges économiques
et transfrontaliers
Le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale a abrité, lundi dernier, la 14è session du comité bilatéral stratégique Mali-Algérie. La cérémonie était présidée par le ministre Tiébilé Dramé, en présence de son homologue de la République algérienne démocratique et populaire, Sabri Boukadoum. Plusieurs autres membres du gouvernement y étaient présents.
Cette session du comité bilatéral stratégique Mali-Algérie a offert l’occasion aux deux parties d’échanger sur les nombreux et complexes défis auxquels est confronté le continent africain, particulièrement notre sous-région. Pour le ministre algérien des Affaires étrangères, cette session permettra aussi de renforcer et affiner les concertations politiques pour en faire un outil stratégique et performant au service des relations fraternelles qui unissent le Mali et l’Algérie.
« Dans ce contexte, nous aurons à échanger sur la situation interne qui prévaut dans chacun de nos deux pays sans oublier certains foyers de tensions qui continuent d’agiter plusieurs régions de notre continent», a précisé Sabri Boukadoum, ajoutant que sa présence à cette rencontre témoigne de l’attachement des autorités algériennes à la consolidation des concertations instaurées entre le Mali et l’Algérie. Selon le diplomate algérien, la menace des groupes terroristes appelle au renforcement de la coopération bilatérale dans les domaines militaire et sécuritaire et la poursuite de la coordination en matière de lutte opérationnelle commune contre le terrorisme. Il ajoutera que la lutte contre le terrorisme devrait pouvoir s’appuyer sur trois éléments essentiels, à savoir un meilleur échange de renseignement particulièrement au niveau des zones frontalières, le renforcement de la nécessaire coordination pour l’assèchement des sources de financement du terrorisme et la densification des échanges économiques et transfrontaliers. Par ailleurs, Sabri Boukadoum a insisté sur la nécessité pour le Mali et l’Algérie de joindre leurs efforts pour contribuer à la résolution durable de la crise libyenne. Une telle démarche, a-t-il relevé, constitue un jalon important sur la voie de la stabilisation du Sahel et de l’accélération de la mise œuvre de l’Accord pour la paix et de la réconciliation au Mali. «Mon pays, qui continuera de soutenir le Mali dans sa quête d’appropriation de l’accord, poursuit résolument son action à la tête du Comité de suivi de cet accord», a réaffirmé Sabri Boukadoum, avant de marteler que l’intégrité territoriale du Mali ne se discute pas.
Pour sa part, le chef de la diplomatie malienne a fait l’historique de la coopération entre le Mali et l’Algérie. « Nos deux pays ont compris le besoin de serrer les rangs face aux impératifs de l’histoire, aux menaces majeures auxquelles nous sommes confrontés », a indiqué Tiébilé Dramé, ajoutant que cet exercice s’inscrit dans la logique de continuité de nos relations fraternelles avec l’Algérie et dans le désir commun de soustraire nos peuples des souffrances qu’engendrent l’instabilité et l’insécurité imposées par la perte du développement économique et social. Selon lui, c’est ensemble que nos pays trouveront les voies et moyens pour asseoir définitivement la stabilité et la quiétude.
En outre, le chef de la diplomatie malienne a souligné que le comité bilatéral stratégique doit permettre aux deux parties de pousser le plus loin possible leurs réflexions afin qu’elles servent d’outil de propositions communes du Mali et de l’Algérie sur des ressorts de l’instabilité en Afrique. Pour lui, la réflexion doit conduire à s’interroger sur le type d’armée et de service de sécurité pouvant apporter une réponse à la hauteur des défis.
Il a aussi réitéré la haute appréciation du président de la République et du peuple malien au sujet de l’Algérie pour ses actions en faveur de la restauration de la stabilité dans notre pays.
Enfin, Tiébilé Dramé a rendu hommage à ce « pays frère » pour son soutien constant au programme de développement du Mali à travers ses actions concrètes dans les secteurs de l’éducation et la formation. Il a rappelé que toutes les dimensions de l’Accord d’Alger doivent être comprises et mises en œuvre par tous ses acteurs à la faveur du nouveau contexte et qui est propice aux avancées significatives.
Mohamed D.
DIAWARA
Essor