Au Soudan, trois semaines après la dispersion meurtrière du sit-in des manifestants devant le QG de l’armée à Khartoum, le bilan est toujours de 128 morts, selon les médecins proches de la contestation. Le pouvoir évoque plutôt le chiffre de 61 victimes. Un père de famille tente d’obtenir justice pour son fils, tué par les forces de sécurité.
Aodi avait 14 ans. Il est décédé par balle alors qu’il traversait la rue pour aller prier à la mosquée. Selon père, il ne participait pas aux manifestations. Il a été abattu par les Forces de soutien rapide qui ont tiré sur les civils pour les terroriser.
Dans un premier temps, l’hôpital n’a pas voulu lui remettre de certificat de décès lui expliquant que les ordres venaient d’en haut. Aujourd’hui, Bashir Nouri voudrait qu’une enquête soit ouverte sur les circonstances du décès de son fils. Mais la police est réticente à ouvrir un dossier : « Le sang de mon fils ne sera pas gâché. Je n’abandonnerai pas, même si cela veut dire que je dois obtenir de l’aide de l’étranger. Je lui dois cela. »
Selon des médecins proches de la contestation, dans les heures qui ont suivi la répression des manifestants, les Forces de soutien rapide sont entrées dans les hôpitaux et ont essayé de prendre les corps des victimes. Pour eux, il y a eu tentative de dissimuler le nombre réel de morts qui pourrait être encore plus élevé que celui annoncé.
RFI