C’est peut-être parce que les Maliens se sont trompés lourdement dans leur casting à la présidentielle de 2013, en portant, majoritairement, leur choix sur Ibrahim Boubacar Kéïta, que celui-ci est passé maître dans l’art de faire lespires castings jamais vus à travers le monde.
En tout cas, depuis son investiture, son installation dans son fauteuil présidentiel et l’exercice de sa dignité de président de la République, si l’actuel locataire de Koulouba a pu faire l’unanimité, autour de lui, sur un seul sujet, c’est bien celui de ses choix bizarres, incompréhensibles, pour ce qui concerne ses collaborateurs et autres grands commis de l’Etat.
Encore aujourd’hui, personne ne peut vous dire avec précisions les critères de ses choix, ni d’où il déniche souvent certains hommes et certaines femmes qui, eux-mêmes, avaient décidé de se faire oublier, de prendre leur retraite, soit parce que fatigués, soit, parce que convaincus qu’ils ne pourront rien apporter d’important et d’essentiel dans la vie de la Nation.
Tenez, par exemple, au lendemain de sa prise de fonction, lors de son premier mandat, au moment où l’on s’attendait à un gouvernement de rupture, le tout nouveau président, auréolé de sa victoire,un presqueplébiscite, comme si pour lui le temps s’était figé, nous a sorti des ministres ayant servi depuis la fin des années quatre-vingt-dix, quand il était Premier ministre. Pendant tout ce premier mandat, nous n’avons eu droit qu’à ce genre de choix.
Ce qui explique le nombre incalculable de ministres (environ 200) que l’on a vu passer et les cinq Premiers ministres dont on nous a tous fait croire, à un moment donné, qu’ils étaient, chacun, la solution ; tellement le président de la République, lui-même, essayait, à chaque fois, de justifier son choix en voulant, coûte que coûte, nous convaincre qu’il venait, enfin, d’avoir «la main heureuse».
Malheureusement, tous ses choix ont fait long feu. Les actuels et récents aussi, si on n’y prend garde, feront de même. La majorité des Maliens se demandent encore comment il a pu jeter son dévolu sur l’ancien président Dioncounda Traoré, pour le missionner au centre du pays. Alors qu’il est présent, disponible, cet autre ancien chef de l’Etat, Amadou Toumani Touré, qui, du reste, est ressortissant de cette zone.
Le Triumvirat qui aura pour tâche la facilitation du dialogue social est sujet aux mêmes questionnements. Baba Hakib Haïdara ? Ce n’est autre que son ancien professeur, aucun haut fait d’armes, aucun acte concret dans le cadre du retour de la paix ; Ousmane Issoufi Maïga ? Ancien Premier ministre, simplement, président de Ir-Ganda (une association à laquelle IBK a gracieusement et inutilement offert un véhicule et plusieurs dizaines de millions). Aminata Dramane Traoré ? Allez-y savoir.
Makan Koné
La Nouvelle Libération