Le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Boubacar Alpha Bah, a du mal à se débarrasser de son manteau de maire et de président de l’Association des municipalités du Mali. Même nommé ministre, il croit devoir respect à ses anciens collègues élus qu’il soutient dans tout ce qu’ils font.
C’est en tout cas le constat qu’ont fait les témoins de la scène de «pardon» entre le Premier ministre et le maire de Sangha, il y’a de cela quelques semaines, à la triste occasion du massacre de Sobane-Da.
Lequel massacre a fait plus d’une quarantaine de morts, selon le gouvernement, et près d’une centaine, selon le maire. C’est d’ailleurs à propos de ces chiffres «laids» que les choses ont tourné avec une grande amplitude entre l’édile et le chef du gouvernement.
Le maire de Sangha s’est présenté à la cérémonie, très furieux, accompagné d’élus qu’il avait conditionnés, et sans son écharpe, voulant en découdre avec les autorités présentes. Il a refusé de prendre la parole et a eu des mots très peu aimables envers le Premier ministre.
Il a par ailleurs, catégoriquement, refusé de revenir sur son bilan malgré l’insistance de l’assistance ; même l’argent apporté par le Premier ministre, en guise de soutien, il avait, dans un premier temps, refusé de le prendre.
Ce qui a surpris plus d’un, ce jour, c’est l’attitude du ministre Boubacar Bah dit Bill. Il n’a pas placé un mot. Comme s’il appréciait la posture du maire et se réjouissait intérieurement du sort de son fiston de Premier ministre (Bill n’est plus de la première jeunesse : il est septuagénaire).
M.T
Nouvelle Libération