Aux grands maux les grands remèdes ! Alors que le gouvernement malien souhaite proroger une deuxième fois le mandat des députés (arrivé officiellement à échéance en 2018), en raison de la situation politico-sécuritaire du pays, l’opposant Aliou Diallo réclame désormais la création d’une Assemblée constituante sur la base des résultats du scrutin présidentiel de 2018.
L’Assemblée nationale malienne, élue en 2013, et qui aurait dû être renouvelée en 2018, ne « représente plus les forces politiques en présence » au Mali, a dénoncé l’opposant Aliou Boubacar Diallo, farouche opposant d’une nouvelle prorogation jusqu’à 2020 du mandat des députés, et qui réclame au contraire la formation d’une Assemblée constituante pour sortir le Mali de la crise.
Face à l’insurrection djihadiste, qui contrôle une partie du nord et du centre du pays, le gouvernement malien se prépare à repousser une deuxième fois les élections législatives, au grand dam de l’opposition, qui ne cesse de rappeler que le scrutin présidentiel s’est tenu dans un contexte similaire il y a moins d’un an.
Aliou Boubacar Diallo, arrivé en troisième position lors de la présidentielle de juillet dernier, juge d’ailleurs que faute d’élection, le gouvernement devrait appeler une Assemblée constituante sur la base des résultats du premier tour de l’élection présidentielle de 2018, car « l’assemblée actuelle est le fruit de la situation politique au sortir des élections de 2013 ».
« Toutes les nouvelles forces qui ont émergé lors des élections présidentielles de 2018 » ne sont pas représentées aujourd’hui, a déploré Aliou Boubacar Diallo, tout en précisant que la situation pénalise moins sa propre formation politique, ADP-Maliba, déjà présente au Parlement, que celle d’autres candidats qui, à l’image de Cheick Modibo Diarra, ne disposent pas de députés malgré de bons scores à la présidentielle.
Aliou Boubacar Diallo, qui milite pour un dialogue national entre l’opposition et le gouvernement, notamment sur les questions sécuritaires, estime que la prorogation du mandat des députés élus en 2013 « est injuste pour commencer un dialogue inclusif ».
« Ou bien nous allons vers des nouvelles élections législatives, ou alors nous allons nous battre pour que l’arrêt de la Cour du premier tour soit l’arrêt qui va nous permettre de définir une nouvelle base pour un dialogue national inclusif pour que le Mali retrouve enfin la paix », a-t-il précisé au cours d’une conférence de presse.
« Toute autre base qu’on voudrait donner à ce dialogue, sans tenir compte des nouvelles forces politiques qui ont émergé lors des dernières élections, c’est vouer ce dialogue inclusif à l’échec », a-t-il conclu sous les vivats de ses militants.