Dans le cadre de sa campagne « Aucun Enfant Oublié », l’ONG Save the Children a organisé le mercredi dernier une journée d’échanges, d’orientation et de réflexion avec les parlementaires dans la salle Mahamane Alassane Haidara de l’Assemblée nationale.
L’objectif de cette rencontre était, entre autres, de rappeler aux députés l’engagement pris par le Mali pour l’élimination du mariage des enfants, de discuter sur le processus d’adoption de la loi VBG, afin de susciter leur adhésion au rehaussement de l’âge du mariage des filles.
L’ouverture des travaux de cette journée a été l’occasion pour, le directeur pays de Save the Children pour le Mali de rappeler les risques et les conséquences du mariage de cette couche vulnérable de la société, notamment les filles.
Selon Amavi Akpamagbo, en Afrique du Sud du Sahara, le taux d’achèvement du second cycle des filles a été réduit de 10℅ ces derniers années. Toutes choses qui non seulement ont renforcé l’inégalité entre fille et garçons à l’école, mais également qui amenuisent la participation des femmes dans les instances de prises de décisions importantes.
La pratique est considérée dans nos pays comme l’une des premières causes d’abandon scolaire pour les filles. Ce qui, selon lui, contribue à renforcer les inégalités sociales dans le pays entre les filles et les garçons. A en croire Amavi AKMAGBO, en 2016, le nombre de filles dans les écoles a beaucoup baissé, comparativement à celui des garçons. D’ou son invitation à changer de regard sur le phénomène qui est un vrai sujet tabou actuellement.
C’est aussi l’avis du représentant du ministre de la Promotion de la femme, de l’enfant et de la famille, Youssouf Bagayoko. Pour ce dernier, la pratique du mariage d’enfants au Mali, à l’instar des autres pays qui en sont victimes, a des conséquences incommensurables sur le plan éducationnel et socio-sanitaire. « Elle retire la plupart des filles, qui en sont victimes, de l’école et les prive de la jouissance d’un droit fondamental d’épanouissement socio-économique non seulement pour elles-mêmes, mais aussi pour leurs familles et leurs communautés » estime-t-il.
Chiffres à l’appui, Youssouf Bagayoko rappellera que selon l’Etude démographique et de la santé en 2014, 60 % des 999 866 enfants de 7-12 ans qui ne sont pas encore scolarisés sont des filles. Toujours selon la même étude en 2012/2013 au Mali, 20 % des filles maliennes sont mariées avant l’âge de 15 ans et 50 % avant l’âge de 18 ans. 37%t des femmes ont eu leur premier enfant avant l’âge de 18 ans avec son corolaire, sur le plan socio-sanitaire de fistule, prématurité dans le meilleur des cas, voire décès maternels précoces (15 % des décès maternels surviennent chez les adolescentes).
De son coté, le représentant du président de l’Assemblée nationale l’honorable Belco Bah a indiqué que de janvier 2013 à juillet 2016, 6127 cas de VBG ont été déclarés au Mali. Ce chiffre n’est pas une représentation de la prévalence des VBG au Mali dont aucune décision de justice n’a été rendue pour ces cas à ce jour.
Pour ce qui est du mariage des enfants, l’honorable Belco Bah indiquera que selon les chiffres de l’UNUCEF de 2015, l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale abritent six des dix pays présentant le taux de prévalence le plus élevé.
Avec 70.000 décès chaque année notre pays occupe avec le Burkina Faso et le Soudan du Sud avec 52℅. (phrase à revoir)
Mesurant l’ampleur du phénomène au Mali, le député Belco Bah a réaffirmé l’engagement des parlementaires aux côtés des autres acteurs pour y lutter efficacement contre.
Aliou M Touré
22 Septembre