Les syndicats hospitaliers et le collectif de soignants Inter-Urgences organisent mardi une nouvelle manifestation à Paris, “dernière ligne droite” du mouvement national de grève entamé mi-mars, qui a produit “des avancées” jugées encore “insatisfaisantes”.
La canicule n’a pas entamé leur mobilisation: dimanche, 153 services d’urgence étaient “dans le mouvement”, selon le collectif Inter-Urgences, à l’origine de cette grève inédite par sa durée et son ampleur.
Après de premières manifestations en ordre dispersé début juin, le collectif et les syndicats appellent à un rassemblement commun mardi en fin de matinée devant le ministère de l’Economie et des Finances, avant de s’élancer en cortège vers le ministère de la Santé, où ils espèrent être reçus par Agnès Buzyn.
Une “dernière ligne droite” pour “maintenir la pression”, explique le collectif dans un communiqué, tout en reconnaissant “des avancées” locales.
En Ile-de-France, berceau du mouvement, les autorités sanitaires ont en effet mis sur la table des moyens conséquents pour mettre un terme à la grève.
L’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) a ainsi offert de créer 230 postes dans ses 25 services d’urgences, tandis que l’Agence régionale de santé (ARS) a proposé “un contrat d’objectif +zéro brancard+ dans les couloirs” avec “une incitation financière” à la clé pour les hôpitaux concernés.
Des mesures qui s’ajouteraient aux 70 millions d’euros déjà débloqués par Mme Buzyn, pour verser dès juillet une prime de 100 euros net aux personnels non médicaux des urgences et permettre des recrutement cet été afin “qu’il n’y ait pas de trous dans les lignes de garde”.
Une gageure, tant les carences sont béantes: selon la traditionnelle enquête pré-estivale de l’ARS francilienne, au moins 1.000 “plages de 12 heures” sont “non pourvues” en médecins – et autant en infirmières – pour juillet et août.
De quoi conforter les grévistes dans leurs revendications, le collectif Inter-Urgences estimant que “les réponses restent insatisfaisantes sur le plan national”.
AFP