En Côte d’Ivoire, l’ancien maire du Plateau, le quartier d’affaires d’Abidjan, a été condamné ce mardi 2 juillet à 20 ans de prison ferme pour détournement de fonds publics. En août 2018, Noël Akossi Bendjo avait été révoqué de ses fonctions après ces accusations. Cette figure du PDCI vit en exil à Paris depuis. Au sein du parti, ce jugement est vu, avant tout, comme le fruit d’une cabale politique.
« Une parodie de justice ! » C’est ainsi que Noël Akossi Bendjo analyse le jugement du tribunal correctionnel d’Abidjan. Dans une lettre publiée sur L’Infodrome, site d’information proche du PDCI, l’ex-maire du Plateau dénonce des accusations invraisemblables et dit subir un bâillonnement de la part du pouvoir.
Accusé de détournement de fonds publics, de faux, usage de faux et blanchiment, le cadre du parti historique ivoirien a été condamné à 20 ans de prison ferme, ainsi qu’à 15 millions d’euros d’amende et cinq ans de privation de droits.
Pour Noël Akossi Bendjo, l’objectif de ce verdict est clair : fragiliser le PDCI et son président Henri Konan Bédié. Le parti a toujours considéré ces poursuites comme une tentative d’intimidation de la part du RHDP, la coalition au pouvoir. Au sein du PDCI, l’avocat Chrysostome Blessy voit même dans cette condamnation une curieuse coïncidence, liée selon lui au départ ce lundi 1er juillet de Henri Konan Bédié pour la France. Selon le gouvernement, il s’agit tout simplement de la stricte application de la loi.
Depuis le divorce de Bédié avec le chef de l’État Alassane Ouattara, la tension sur la scène politique ivoirienne ne cesse de s’accentuer à l’approche la présidentielle de 2020. Le PDCI doit désigner son candidat d’ici la fin de l’année.