La star marocaine Hakim Ziyech n’a pas encore étalé à la CAN le talent qui a fait de lui l’une des révélations de la saison en Ligue des champions avec l’Ajax. Avec le 8e de finale vendredi au Caire face au Bénin, c’est l’heure pour lui de briller.
Jusque-là, sa découverte de la compétition se résume en une image: son coup franc vicieux que le défenseur namibien Itamunua Keimuine a dévié dans son but, pour offrir aux Lions de l’Atlas la victoire (1-0) lors de la première journée.
Si l’équipe d’Hervé Renard a gagné ses trois matches de poule, c’est plutôt grâce à sa défense hermétique qu’à son attaque flamboyante, incarnée par les maladresses de Youssef En-Nesyri et les difficultés de son leader technique.
Très attendu, le milieu offensif âgé de 26 ans a eu du mal à s’exprimer face aux blocs compacts de la Namibie ou de l’Afrique du Sud, mais également face à la Côte d’Ivoire lors du choc du groupe D, sous une chaleur proche de 35 degrés qui n’aide pas non plus à la qualité de jeu.
Mais alors que Sadio Mané et Mohamed Salah sont déjà à deux buts, son rendement questionne. Face aux Ecureuils du Bénin, il a l’opportunité de montrer qu’il peut mener le Maroc, en quête d’un trophée depuis 1976, loin dans la compétition.
– Héros de l’Ajax –
“Cette année, il a encore franchi un palier, donc nous on lui demande d’en franchir un au niveau international et on sera tous d’accord pour qu’il nous emmène le plus loin possible, et que tous ensemble on sera dans son sillage technique”, a expliqué Renard.
“Quand il est arrivé en 2015, on voyait que techniquement et au niveau de la frappe, il était vraiment au-dessus. Depuis, il a progressé”, commente pour l’AFP le Dijonnais Fouad Chafik, qui l’a côtoyé en sélection.
Avec l’Ajax, il a été cette saison l’un des héros de l’épopée en Ligue des champions, qui s’est arrêtée en demi-finales. Il a notamment marqué à chaque manche du 8e remporté face au triple tenant du titre, le Real Madrid.
Son rayonnement a fait de lui l’une des valeurs les plus convoitées du marché européen cet été.
“C’est un leader technique, le joueur dont on doit se servir et qui doit servir les autres. C’est celui qui, à chaque moment dans un match, est capable de produire l’étincelle qui fait la différence”, renchérit le sélectionneur.
– Malentendu –
Ziyech et Renard ont leurs destins liés: l’un doit prouver qu’il peut être le chef de meute des Lions de l’Atlas, l’autre lorgne une troisième CAN comme coach, avant son éventuel départ.
Les deux hommes ont pourtant eu du mal à se trouver. Nommé en février 2016, le technicien français a démarré son mandat sur un malentendu avec le joueur. Il ne le sélectionne pas entre janvier et juin 2017, lui faisant manquer la CAN où les Lions de l’Atlas s’arrêteront en quarts.
“Je n’ai pas assez communiqué avec lui. On (avec le président de la Fédération) est parti à Amsterdam et là au bout de trois minutes, quand on a commencé la conversation, tout était réglé. Lui avait envie de revenir parce qu’il est très attaché à son équipe nationale. Moi j’avais besoin de lui et j’ai reconnu mes erreurs. Cette erreur, j’en suis responsable à 99%”, a reconnu Renard en avril, sur RMC Sports.
Ziyech lui a depuis bien rendu sa confiance, avec neuf buts en 19 rencontres, dont un doublé face à la Zambie lors du dernier match de préparation de la CAN-2019. Mais après avoir été muet lors de la Coupe du monde, c’est en compétition qu’il doit se montrer décisif.
“Il est comme toute l’équipe, il faut qu’il monte en puissance”, disait de lui Renard après le match face à la Namibie. La preuve face au Bénin?
AFP