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Mali: le chef de la diplomatie rejette tout dialogue avec les djihadistes

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Le ministre malien des Affaires étrangères, Tiébilé Dramé, a rejeté lundi tout dialogue avec les djihadistes, y compris dans le centre du pays particulièrement touché par les violences, dans un entretien à l’AFP.«Ce n’est pas la position du gouvernement du Mali», a répondu Tiébilé Dramé, interrogé sur un rapport du groupe de réflexion International Crisis Group (ICG), qui préconise de parler aux djihadistes, notamment les chefs de la «katiba du Macina» du prédicateur radical peul Amadou Koufa, apparue en 2015 dans le centre du Mali. «Nous avons une position concertée avec nos voisins dans le cadre du G5 Sahel et nous n’en sommes pas là au moment où je vous parle», a-t-il ajouté.

Il faisait référence à l’organisation régionale G5 Sahel (Mali, Mauritanie, Burkina Faso, Niger et Tchad) qui s’est dotée en 2017 d’une force conjointe pour lutter contre les groupes djihadistes, en particulier dans la zone des «trois frontières», malienne, burkinabè et nigérienne. La katiba du Macina appartient au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, principale alliance djihadiste du Sahel liée à Al-Qaïda et dirigée par le chef radical touareg malien Iyad Ag Ghaly. Une conférence d’entente nationale organisée au Mali avait recommandé en 2017 de négocier avec Iyad Ag Ghaly et Amadou Koufa. Mais cet avis avait été rejeté par les gouvernements malien et français.

«Je pense que trop de sang a coulé dans cette partie de notre territoire de la part de ces ”seigneurs” (de guerre, NDLR). Ce n’est pas une option aujourd’hui», a ajouté Tiébilé Dramé. Une série de massacres dans le centre du pays ces derniers mois a fait des centaines de morts, en particulier parmi les civils peuls et dogons. «La crise du centre du Mali est la conséquence de la crise du Nord, c’est le prolongement de l’occupation du nord du Mali en 2012 par des forces djihadistes. Il ne faut pas perdre de vue la gémellité entre la situation au nord et la situation au centre du pays».

Le nord du Mali était tombé en 2012 sous la coupe de groupes djihadistes, en grande partie dispersés par une intervention militaire lancée en janvier 2013 à l’initiative de la France, qui se poursuit. Malgré la signature en 2015 d’un accord de paix censé isoler définitivement les djihadistes, des zones entières du pays échappent au contrôle des forces maliennes, françaises et de l’ONU.

Source : lefigaro.fr

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