Cet accord doit déterminer le partage du pouvoir au sommet de l’État jusqu’aux prochaines élections. Il s’agit d’une avancée dans la crise soudanaise même si les négociations ne sont pas encore terminées.
Cette déclaration politique est le premier accord formellement signé entre civils et militaires depuis la chute d’Omar el-Béchir début avril. Après son annonce le 5 juillet, ce document d’une vingtaine d’articles a nécessité près de deux semaines de négociations et un round final de 14h de discussions, pour aboutir à son adoption définitive.
« La coalition civile avait beaucoup d’amendements. La séance n’a pas été facile. Il a fallu faire preuve de souplesse, d’écoute. Mais ça a fini par déboucher », explique Mohamed Hacen Ould Lebatt, qui a présidé cette réunion marathon. L’envoyé spécial de l’UA parle d’une « déclaration très importante, avec des questions majeures désormais réglées ». « Revenir dessus est impossible », ajoute le diplomate mauritanien.
Encore des points litigieux
Le texte prévoit une transition de trois ans et trois mois, un partage du pouvoir dans le Conseil souverain, l’organe qui dirigera la transition, avec cinq militaires et six civils. Ce sixième civil sera choisi par consensus.
Une commission d’enquête se penchera sur les crimes commis ces derniers mois. Il s’agira d’une commission indépendante, mais nationale, alors que les civils la voulaient internationale. « Elle pourra demander des soutiens extérieurs », précise Mohamed Hacen Ould Lebatt.
Côté militaire, la déclaration a été signée par Hemetti lui-même, le chef des miliciens FSR, accusé d’avoir massacré des dizaines de civils. Il a parlé d’un « moment historique ». Mais pour lancer la transition, les deux parties doivent encore signer le décret constitutionnel d’une soixantaine d’articles, dans lequel il reste plusieurs points litigieux à régler, notamment la question d’une immunité des putschistes, totalement rejetée par les civils. Le dialogue doit reprendre vendredi.