Le Parti pour la Renaissance, PARENA, avait été l’une des forces politiques, à tirer la sonnette d’alarme sur le probable abus et de corruption à grande échelle dans l’achat des équipements militaires des FAMA. Les différents rapports de ce parti de l’opposition avaient eu l’effet d’une bombe au sein du régime et comme conséquence la suspension de toute collaboration de la Banque mondiale et du FMI avec le Mali. Cinq ans après, même si ce parti a changé de fusil d’épaule en se ralliant à la Majorité, l’histoire lui a donné raison, car certains équipements, en l’occurrence les hélicoptères sont tous cloués au sol et il y a de forts soupçons d’arnaque. Le Président du PARENA, grand artisan du combat contre la corruption et pour la transparence, va-t-il se taire après ces allégations du Président de la République et de celui de la Commission Défense de l’Assemblée Nationale, faisant état de la vétusté des hélicoptères de combat des FAMa ?
Ne dit-on pas qu’on ne réfléchit pas de la même façon dans une chaumière que dans un palais ? Le parti qui avait fait de la lutte contre la corruption et pour la transparence, son cheval de bataille est resté muet comme une carpe face à ce qui s’apparente à une arnaque, à savoir l’état défectueux de nos hélicoptères de combat pourtant acquis à des prix d’or. Le PARENA était à la base de cette levée de boucliers quand il a dénoncé avec force et conviction la grande magouille autour de l’achat des équipements militaires. Aujourd’hui, le Président du parti du Bélier blanc, bombardé chef de la diplomatie malienne, est certainement tenu par un devoir de réserve et surtout par solidarité gouvernementale ne devrait pas se prononcer sur certaines questions. Le parti du ministre des Affaires étrangères n’a pour le moment pipé mot alors qu’un pan important de son combat est sur le point d’aboutir. Si tant est que son combat était pour le peuple, il n’y a pas de raison que son parti n’agisse pas, rien que pour exiger que la lumière soit faite sur cette affaire d’Hélicoptères cloués au sol. Le PARENA doit même exiger un audit de tous les achats d’équipements militaires effectués de 2013 à nos jours. Il ne doit pas cesser de se prononcer sur les grandes questions même si son Président est ministre.
Il n’y a pas que le PARENA, bien qu’il soit à la base de ce combat, il faudrait que le parti du chef de file de l’Opposition, à savoir l’URD, évite de rester en marge de ce précieux bout dans l’affaire de l’achat des équipements militaires. Le parti de SoumailaCissé est interpellé pour qu’il donne de la voix en exigeant du gouvernement une enquête pour que la lumière soit faite sur cette affaire d’hélicoptères cloués au sol. Pour ne pas donner l’impression que les partis politiques sont justes là pour la conquête et l’exercice du pouvoir pour le bonheur exclusif de leurs militants. Ils doivent agir quand ils sentent la moindre faille dans la gestion des affaires publiques.
En définitive, le PARENA est interpellé par souci de constance, de fidélité au peuple et de respect à sa vocation et à sa conviction de servir le Mali avec passion et loyauté. Pour les autres partis qui ont fait le choix de l’Opposition, leur silence serait synonyme de trahison du peuple, parce qu’ils ont comme vocation le contrôle et la veille citoyenne sur la gestion des affaires publiques.
Youssouf Sissoko
Inf@Sept