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Attaques à répétition : Diré sur le point de basculer dans des affrontements communautaires

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C’est pour que les présumés auteurs d’attaques contre la population soient arrêtés que Kalil Ibrahim Touré, le maire de Diré, a décidé d’informer les journalistes. Après quatre attaques, cinq plaintes ont été déposées mais elles n’ont encore donné lieu à aucune poursuite. « Les gens qui ont tenté d’attenter à ma vie quatre fois sont les mêmes qui sont allés attaquer les populations civiles l’autre jour, et personne n’est intervenu », a-t-il déploré lors d’un point de presse à Bamako le 23 juillet.

C’est avec insistance que le maire de Diré a plaidé pour que sa localité ne subisse pas le sort des cercles de la région de Mopti. Pire, ceux qu’il décrit comme des hommes armés menacent de paralyser la production agricole d’une zone devenue  le grenier du nord. Le maire est également le président de la coopérative agricole de Diré.

Il a estimé que la violence qui grandit petit à petit dans la localité tourne autour du contrôle d’un périmètre agricole. «Mon cri de cœur, c’est que nos autorités entendent et qu’ils empêchent que le chaos qui s’est passé au centre ne se passe pas chez moi. Il y a des gens hors la loi qui font ce qui leur plait. Nous ne sommes pas tous des paysans », a raconté le maire.

Le problème,  à en croire le maire, c’est que des paysans qui sont dans l’ancien périmètre de GonrKohondou, n’ont plus d’eau. Ils ne récoltent plus, et donc ils ont préféré aller dans le périmètre de Saouné. Des tensions sont donc nées sur fonds de suspicion politique «Ils pensent qu’à chaque fois qu’il y a des élections nous gagnons ; c’est à cause de cela », a affirmé le maire.

Saouné est une coopérative agricole qui était d’abord une association. Les premiers responsables politiques de Diré ont initié le projet et la population a choisi Kalil Ibrahim Touré pour en être le président quand il n’était pas encore maire. « On a commencé l’exploitation en 2006-20007, et l’association a été transformée en coopérative », a dit le conférencier.

Saouné a coûté six milliards à l’Etat malien et lorsque l’association a été transformée en coopérative, l’actuel maire en est resté président. En 2011, Et en tant que maire, il tient à Saouné, le seul périmètre agricole qui nourrit la population locale. «Le jour où cette coopérative ne sera plus exploitée, tous les gens qui ont des parents à Diré auront des étrangers, des gens qu’ils vont loger ; tout le monde va partir. On n’avait pas senti beaucoup l’effet de la rébellion parce qu’il y avait quelque chose qui nous regroupait », a déclaré le maire.

Si Saouné n’existait pas, Diré allait sombrer selon le maire qui rappelle l’expérience de l’ancienne coopérative du non de Gonrkohondou. Cette dernière avait fait connaitre Diré à travers le Mali à cause de la culture du blé. Mais elle n’est plus exploitée à cause de la mauvaise gestion. « C’est pour que Saouné ne soit pas comme cette coopérative que je ne veux pas  le laisser entre leurs mains », a indiqué le maire.

Selon le maire le conférencier, les mêmes gens qui ont mis à genou la coopérative de Gonrkouhondou, voulaient de tout le temps mettre la main sur Saouné. Ils ont ainsi tenté d’assassiner des paysans sur le terrain, et ont tenté d’assassiné le maire en recrutant des jeunes. «Mais parmi ces mercenaires, certains ont dit qu’ils ne vont pas faire le travail des autres, ils ont fait la haie d’honneur pour me protéger. Ceux qui m’ont protégé, c’est leur sang qu’on voit sur mes vêtements sur les images sur les réseaux sociaux», a témoigné le maire.

Soumaila T. Diarra

Le Républicain

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