Accueil Politique Entre nous : Bamako- Nouakchott : L’après Abdel Aziz…

Entre nous : Bamako- Nouakchott : L’après Abdel Aziz…

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Ce vendredi 2 août 2019, le général Mohamed Ould Abdel Aziz passe le témoin à son dauphin, un autre général, Mohamed Ould Ghazouani, à la tête de la République islamique de la Mauritanie. Une transmission de pouvoir dans une démocratie de façade, où les réalités de la gestion des affaires publiques sont entre les mains des généraux. Le Général Mohamed Ould Ghazouani a-t-il l’étoffe de son parrain ? Le mentor gérera-t-il par procuration la Présidence ? Quel type de rapport le successeur de Mohamed Ould Abdel Aziz va-t-il entretenir avec le Mali ? L’ombre d’Ould Aziz va-t-elle continuer à planer sur les relations mauritano-maliennes ?

En dépit de sa proximité avec le Président Ibrahim Boubacar Kéïta, le général Mohamed Ould Abdel Aziz a eu des jeux pas très lisibles, voire pas très vertueux vis-à-vis du Mali. Il n’est un secret pour personne que le général-putschiste Mohamed Ould Abdel Aziz est l’un des parrains du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (Mnla). Nouakchott fut la première base – arrière des leaders du Mnla avant Ouagadougou. Mohamed Ould Abdel Aziz continue d’avoir de fortes influences sur les nouveaux maîtres de l’enclave désertique de Kidal.

Pour avoir l’autorisation d’atterrir dans la capitale de l’Adrar des Iforas, de nombreux officiels passent un préalable un coup de fil à Nouakchott. Après la déroute de l’armée malienne en mai 2014 à Kidal, c’est Mohamed Ould Abdel Aziz, alors président en exercice de l’Union africaine, qui a interrompu un voyage au Rwanda pour négocier un cessez-le-feu.

Pour faire baisser la tension née de la présidentielle de 2018, le général putschiste, qui en veut à mort à Amadou Toumani Touré, dont le seul tort est de ne pas cautionner son coup de force militaire contre un président démocratiquement élu, a eu à jouer les bons offices entre le Président IBK et le chef de file de l’opposition, l’honorable Soumaïla Cissé.

Il y a quelques jours, à Bassikounou, le ministre mauritanien de l’Intérieur a supervisé la signature d’un cessez-le-feu entre les fractions arabes qui s’affrontaient à Lerneb. Il s’agit de voir si le général Mohamed Ould Ghazouani va continuer à maintenir la même influence sur les questions concernant le Mali.

Au-delà de ce dossier sécuritaire, le sort des ressortissants maliens en Mauritanie n’est pas reluisant. Pour régler l’épineuse question de la libre circulation des personnes et des biens entre le Mali et la Mauritanie, le gouvernement du Président IBK doit jouer à la réciprocité. A chaque fois que le gouvernement mauritanien expulse des Maliens, il faut renvoyer des ressortissants mauritaniens du Mali.

Sous la transition en 2012, le gouvernement de Dr Cheick Modibo Diarra à travers le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Sadio Lamine Sow, a répondu  à la Mauritanie  commedu berger à la bergère. Lorsque Nouakchott a instauré un titre de séjour pour les étrangers, dont des Maliens,  Bamako a répondu en instaurant le même titre pour les ressortissants mauritaniens. le Président Mohamed Ould Abdel Aziz a, immédiatement, dépêché un émissaire à Bamako pour trouver un terrain d’entente.

Autre temps, autre mœurs, dit-on. On ne peut pas faire la campagne présidentielle de 2018 dans un jet privé affrété par le désormais ancien président mauritanien et prendre de telles positions contre ce voisin. Les autorités devraient dès à présent penser à s’affirmer vis-à-vis du nouveau président mauritanien.

Chiaka Doumbia

Le Challenger

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