Accueil Politique Sans Tabou: DIP, cacophonie et disphonie !

Sans Tabou: DIP, cacophonie et disphonie !

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En installant ses facilitateurs le 25 juin 2019, IBK avait donné le ton pour le dialogue politique inclusif qui consistera à « donner la parole, car la catharsis, en l’occurrence, peut être salutaire ». Aussi, le président IBK en installant officiellement le Triumvirat a-t-il estimé que le débat devait être ‘’épuisé dans un temps donné pour donner lieu à l’utile synthèse que le pays attend…’’

Plus d’un mois après, la réalité sur le terrain prouve que l’on tourne en rond et que l’on se cogne la tête contre le mur à longueur de foras, de conférences, de congrès, de réunion et d’assemblées.

À quand se tiendront ces assises ? Entre le ministre chargé des Réformes institutionnelles et des relations avec la Société civile, Amadou THIAM, et le triumvirat qui est la vraie locomotive du processus ?

Les interrogations sont nombreuses et les réponses peu évidentes. Sinon, comment comprendre que malgré l’urgence des résultats de ce dialogue pour l’apaisement du climat social, les termes de références se font toujours désirer.

Ce qui est évident, c’est que la situation actuelle de notre pays interpelle l’ensemble de ses filles et fils du pays qui doivent se retrouver pour qu’ensemble, notre patrie le Mali puisse revenir dans le concert des nations. En tout cas, c’est à cette conclusion qu’était parvenu le chef de l’État lui-même, qui le 19 juin 2019, à la veille de la date d’anniversaire de la signature de l’accord, avait sonné le tocsin estimant que la côte d’alerte était atteinte et qu’il fallait nécessairement aller au dialogue parce que les gens en ont envie. Car, avait-il poursuivi, le climat politique actuel du Mali malgré les ambitions et les efforts laisse entrevoir de sérieux constats d’inquiétude. Les Maliens, dit-il, parlent beaucoup, mais ont du mal à se comprendre. Pour ce faire, le président de la République lui-même a initié ce dialogue qui est aujourd’hui conduit par un triumvirat. Malheureusement, la montagne risque d’accoucher d’une souris face aux divergences d’approches qui anime les acteurs.

Pendant que le gouvernement fixe ses limites, d’autres acteurs politiques et de la société civile, qui adhèrent pourtant au principe, pensent le contraire.

Ainsi, dans un projet de TDR du gouvernement dudit dialogue futé sur les réseaux sociaux on peut lire : « il faut cependant noter que le dialogue politique inclusif ne sera point une « conférence nationale souveraine », comme celle que le pays a organisée en1991. Elle ne sera pas non plus une porte ouverte à la mise en veilleuse des institutions actuelles et leur remplacement par un régime de transition… »

Quant à la plateforme ‘’ ANW KO MALI, qui regroupe une multitude d’acteurs, le dialogue en question ‘’doit permettre au Mali de prendre un nouveau départ. Il doit traiter toutes les questions d’intérêt national et regrouper tous les acteurs.  Son format doit être décidé de manière partagée’’. « Il ne s’agit donc pas de traiter quelques problèmes que règlent les soucis des tenants du pouvoir et dont la mise en œuvre des solutions ne conduirait le pays qu’a une nouvelle impasse ».

Dès lors, le fossé devient grand entre les acteurs qui ont pourtant en commun, la nécessité d’aller au dialogue. En attendant de trouver un consensus dans la démarche, le moins qu’on puisse dire, les Maliens se livrent à un véritable jeu de ping-pong, donnant l’image d’une cacophonie autour d’une question d’intérêt national aussi importante. Il s’agit pour le triumvirat de jouer toute sa partition pour assurer l’inclusivité du dialogue politique avec l’ensemble des forces vives de la Nation, d’assurer l’adhésion de l’ensemble des acteurs aux résolutions et conclusions du dialogue et de favoriser l’adhésion des acteurs aux réformes politiques et institutionnelles, qui doivent suivre.

Par Abdoulaye OUATTARA

Info-Matin

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