Les scandales de gouvernance se multiplient et restent impunis. Alors aux premiers jours de 2014, les corrompus de tous poils ont cru leur dernier jour arrivé quand le chef de l’Etat a décrété une année de lutte contre toutes les formes de malversation et de dissipation des deniers publics. Plus de 5 ans après, la corruption ne s’est jamais aussi bien portée dans notre pays. Aussi, les procédures judiciaires n’ont jamais été enclenchées depuis l’accession du Président IBK au pouvoir. Ainsi, ce sont plusieurs centaines de milliards qui ont été détournés des caisses de l’Etat ces dernières années sans que les auteurs ne soient nullement inquiétés.
« J’engage le Gouvernement à diligenter la mise en œuvre des recommandations du rapport du Bureau du Vérificateur Général et les suites judiciaires y afférentes. Je mesure en plus les efforts que nous devons tous fournir pour poursuivre les réformes engagées en vue d’améliorer la gestion des finances publiques et gérer de façon parcimonieuse l’argent du contribuable malien, celui à qui nous devons tous rendre des comptes. Je puis vous assurer ma détermination à poursuivre les réformes engagées pour une administration plus performante et au service des usagers. Je puis également vous assurer que le principe de responsabilité dans la gestion des fonds demeurera un principe sacro-saint », martelais le président IBK lors de la remise du rapport 2015 du vérificateur général, Amadou Ousmane Touré…
Le dernier rapport du Vérificateur général confirme, une fois de plus, l’ampleur du phénomène de la corruption et de la délinquance économique et financière, dans notre pays.
Comme dans les rapports précédents, les vérifications financières au titre de l’année 2017 font également état de graves faits de gestion issus de l’appréciation de la régularité et de la sincérité des transactions financières effectuées par les différentes entités vérifiées, ainsi que du respect des normes, textes législatifs et réglementaires. Ainsi, ont-elles mis en exergue des irrégularités financières d’un montant total de 23,28 milliards de F CFA dont 6,96 milliards de F CFA au titre de la fraude et 16,32 milliards de FCFA au titre de la mauvaise gestion.
En somme, il ressort des deux rapports, une déperdition financière d’un montant total cumulé de 75,75 milliards FCFA, dont 11,55 milliards au titre de la fraude et 64,19 milliards au titre de la mauvaise gestion. Cependant, en 2013-2014, dans son rapport, le vérificateur général était très précis. En deux ans, 153 milliards de francs CFA ont manqué dans les caisses de l’Etat malien à cause de la corruption et de la mauvaise gestion. Par exemple, afin de détourner des centaines de millions de francs CFA, des travailleurs ont fabriqué des faux documents pour justifier des dépenses.
Leur astuce ? Commander officiellement, sur papier, une machine neuve, et à l’arrivée, avec le fournisseur, s’arranger pour réceptionner une machine d’occasion. Cela permet de détourner la différence. Autre procédé pour s’enrichir : le non reversement au Trésor public des ressources collectées.
Le rapport a, en effet, donné beaucoup d’autres exemples et l’on se rend compte que les délinquants à col blanc sont plus nombreux que jamais au sein de l’administration malienne.
En 2015, lors de son rapport, le Bureau du Vérificateur général (BVG) a effectué des vérifications financières dans des services de différents ministères et autres, relativement à certaines opérations d’exécution budgétaire. Ces vérifications ont mis en lumière plus de 70, 13 milliard de FCFA dont 32,78 milliards de F CFA par fraude et 35,5 milliards pour mauvaise gestion.
Par sa gestion calamiteuse, le président IBK et ses gouvernements successifs ont conduit le pays dans une crise économique sans précédente. Conséquence : Les injustices flagrantes, les détournements des biens publics au vu et au su de tous, l’extension de la pauvreté…
Mohamed Sylla
L’Aube