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La Thaïlande détruit les restes de son stock de mines antipersonnel

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La Thaïlande a commencé à détruire mardi les restes de son stock de mines antipersonnel pour se conformer aux règlementations internationales, mais le déminage de l’ensemble du royaume, victime des conflits qui ont frappé ses voisins pendant des décennies, n’est toujours pas achevé.

Plus de 3.000 mines vont être détruites dans la province de Sa Kaeo qui longe la frontière cambodgienne, a annoncé à l’AFP le général Chaichana Nakkerd, chef d’état-major des forces armées thaïlandaises.

Des soldats, vêtus de gilets de protection, les placent dans une fosse où ils les empilent délicatement avant de les faire exploser, ont constaté des journalistes de l’AFP présents sur place.

Environ 300.000 mines antipersonnel ont déjà été détruites depuis 2003.

La Thaïlande a ratifié, aux côtés de 161 autres pays, la Convention d’Ottawa qui interdit depuis son entrée en vigueur le 1er mars 1999, l’emploi de mines antipersonnel, mais aussi leur production, transfert ou stockage.

Mais le royaume compte encore de nombreuses mines non explosées qui polluent les sols des provinces frontalières.

La région la plus touchée est la frontière avec le Cambodge, où les mines sont un héritage des décennies de conflit dans ce pays.

La frontière avec le Laos — pays entraîné dans la guerre du Vietnam(1955-1975) et théâtre d’un conflit entre le régime communiste et la minorité Hmong — est aussi concernée ainsi que celle longeant la Birmanie, seul régime dans le monde qui dissémine toujours régulièrement dans le sol des mines antipersonnel.

“Nous avons toujours un problème de mines terrestres (dans une zone) d’environ 360 km2 le long de notre frontière avec nos voisins”, a relevé Chaichana Nakkerd, précisant que cette zone était bien “délimitée”.

Le traité d’Ottawa, qui n’a pas été ratifié par les Etats-Unis, la Russie, la Chine, l’Egypte, l’Inde, le Pakistan et Israël, a tout de même permis d’éliminer en deux décennies 51 millions de mines terrestres.

Mais le nombre de victimes repart à la hausse. Il a plus que doublé entre 2013 et 2018, passant de 3.300 à 7.200, selon l’Observatoire des mines. En cause, la multiplication des conflits au Moyen-Orient, notamment en Syrie, au Yémen et en Irak.

Et, si le nombre d’États produisant ces engins est en diminution constante, les groupes non étatiques emploient de plus en plus de mines artisanales tout aussi dangereuses, plus instables et bien plus difficiles à désamorcer.

Le Point

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