Déjà mal en point dans la gestion de l’action gouvernementale, le Premier ministre Boubou Cissé vient de prendre une décision des plus hasardeuses, à savoir la nomination de Babaly BA en qualité de conseiller spécial. Une façon de le mettre à l’abri des poursuites judiciaires issues de sa gestion calamiteuse de la Banque malienne de solidarité ou récompense pour ‘’service rendu’’ dans le cadre du processus de sortie de crise au centre du pays ?
Ça y est ! Babaly BA est désormais conseiller spécial à la Primature. C’est le conseil des ministres du mercredi 15 août dernier qui en a décidé ainsi. Un choix qui fait déjà couler autant d’encre que de salive dans les salons feutrés et les « grins » de Bamako, tant l’homme est décrié. Les uns et les autres cherchent à comprendre les raisons d’un tel choix et chacun y va de ses commentaires. D’aucuns estiment que l’homme a été choisi par Boubou Cissé pour échapper aux imminentes procès en justice qui ne manqueront pas de découler de sa gestion hasardeuse de la BMS.SA. En effet, Babaly BA aurait géré la banque comme un patrimoine personnel. Il se serait permis tous les excès et aurait abusé de sa position pour léser les clients et les employés. Ces exactions ont valu et valent à la banque d’être citée devant les tribunaux. De l’affaire Saran Simpara à celle Silatigui Dembélé, en passant par l’affaire de l’opérateur économique Ndiaye de Kayes, la BMS a toujours été trimballée devant la justice. Après avoir régné sans partage à la tête de cette banque, le Conseil d’administration finit par le remercier. Ce, malgré qu’il s’était accroché à hue et à dia à son fauteuil. Ensuite, il a tenté par toutes les manières possibles de revenir dans la banque en qualité de PCA. Mais, c’était sans compter avec la détermination des plus hautes autorités, au parfum de sa mauvaise gestion et tympanisées par l’écho assourdissant des casseroles qu’il trimballe et dont il est le seul d’ailleurs à ne pas entendre le bruit. Dans cette tentative, il aurait fait des pieds et des mains pour s’acoquiner avec l’actuel Premier ministre à qui il aurait offert des cadeaux. Les partisans de cette théorie sont unanimes que ce n’est pas pour ses compétences de gestionnaire qu’il a été retenu par Boubou Cissé.
D’autres voient en son choix une récompense pour avoir servi de levier dans la crise du Centre. En effet, avec Seydou Nantoumé, Babaly BA a sillonné tout le Centre du pays à la tête d’une commission de bons offices pour ramener le calme entre les communautés. Même là, certains membres de la délégation qu’il conduisait doutaient de la bonne foi de l’homme. Car, il est cité parmi les bras financiers des milices peules. Pour preuve, un membre, ayant requis l’anonymat, confie que pendant leur séjour au Centre, alors qu’un village dogon était encerclé par des hommes en armes, il a été intimé à Babaly BA d’appeler les milices peules pour éviter un éventuel carnage.Il aurait passé un coup de fil et les assaillants se seraient retirés. Alors, si c’est pour conseiller Boubou Cissé sur ce sujet, tout le monde est unanime qu’il a des compétences. Parce que le problème ne lui est pas étranger.
Maintenant, est-ce un motif suffisant pour le nommer conseiller spécial ? Il n’y a que le Boubou Cissé qui puisse répondre. En attendant, même dans l’entourage, il se murmure que le choix de Babaly est une bombe à retardement. Parce que le PM serait probablement forcé de s’en débarrasser au cas où la justice aurait besoin afin qu’il réponde de ses forfaits. Cela serait un aveu cinglant qui jetterait le discrédit sur la compétence du PM à faire le choix de ses conseillers. Boubou avait-il besoin de s’encombrer avec un tel homme avec un passif très sulfureux ?, se demande l’autre.
Dieu veille !
Harber MAIGA
Azalai-Express