La capitale de la République populaire de Chine, Beijing, abrite du 9 au 29 aout 2019, un « Séminaire à l’intention des personnels seniors médiatiques des pays africains francophones », qui a commencé ses travaux le vendredi dernier, à l’Institut de Recherche et de Formation de l’Administration nationale de la Radiodiffusion et de la Télévision (NRTA).
La cérémonie d’ouverture s’est déroulée sous la présidence de YAN Chengsheng, Directeur de l’Agence nationale de coopération internationale, qui a par la suite animé une conférence sur « le panorama du développement de la radio et de la télévision chinoises ». C’était en présence de Mme Zhu Jiadi, Directrice du service de formation internationale et de Cao Yi. Les participants sont des hommes de media venus du Bénin, du Comores, du Congo RDC, de Djibouti du Mali et du Sénégal, qui ont joué et jouent un rôle important dans leurs pays.
Ce séminaire s’inscrit dans le cadre d’un échange de programme, en vue du développement de la coopération et de l’intégration. A l’heure du développement de la technologie dans le monde, cette interaction a pour objectif de concevoir un système de communication de plus en plus complet, pour « échanger notre culture avec le monde entier », a souligné YAN Chengsheng. Les medias ont un rôle important à jouer dans ce programme. Cet agenda reste basé sur l’égalité des peuples et orienté vers l’intérêt mutuel, la coopération gagnant-gagnant. Il s’agit non seulement d’apprendre des autres pays, mais aussi d’aider à améliorer leurs propres moyens de communication, avec des effets positifs sur le développement de leurs cultures. Ce qui inclut des échanges de personnel.
Dans son exposé, Yan Chengshen, un homme qui connait bien l’Afrique, pour avoir visité une vingtaine de pays africains, a fait un survol de l’industrie médiatique chinoise, évoquant le début des media en Chine, le développement actuel, le mécanisme de gestion de la radiodiffusion et la télévision et des media modernes, la coopération des échanges internationaux.
On retient deux dates remarquables dans le développement de l’industrie médiatique en Chine : 1949 avec la fondation de la République populaire de Chine, et 1978 toutes les stations de radio et télé sont investies par le gouvernement, précise le conférencier. Cependant des media chinois ont aujourd’hui un caractère commercial pouvant générer des profits pour leurs promoteurs. Il y a plus de 2000 stations de radio et télé dans le pays qui compte 1 milliard 400 millions d’habitants. Le revenu total des radios et télévision fait 690 milliards de YUAN, souligne YAN Chengsheng. Chaque province a une dizaine de chaines et de télé, mais qui ne peuvent pas satisfaire totalement le pays, notamment les jeunes qui se rabattent sur l’internet, reconnait YAN.
Les radios, les télévisions et le cinéma, étant des moyens privilégiés de promotion de la culture, le gouvernement et le parti communiste chinois (PCC) y jouent un rôle important. Ainsi le système administratif de ces organes relève du PCC et du gouvernement. La responsabilité sociale des media est un principe cardinal. « Les medias doivent être libres, mais responsables ; la première responsabilité est sociale, mais les media doivent assurer leur rôle de superviseur du gouvernement », selon YAN Chengsheng. « Les media privés ont plus d’énergie à faire des affaires, mais j’ai entendu quelqu’un dire qu’il ne faut pas sur-commercialiser »
Le nombre d’internautes chinois est de 4 millions dont 70% fait la consultation d’audiovisuel en ligne, précise-t-il. Toutefois, on note le verrouillage systématique des sites et réseaux sociaux non chinois, comme facebook, twitter, whatshapp, youtube et des moteurs de recherche comme Google, au profit de ceux de la Chine dont le plus connu est badu.com. La radio France international (RFI) n’est pas accessible également. Cependant de nombreux jeunes utilisent le Vpn et d’autres astuces pour contourner ces blocages.
Le samedi 10 aout, les participants (une vingtaine) ont visité la grande muraille de Chine.
Boukary Daou à Pékin
Le Républicain