Les autorités maliennes, à travers le président de l’Assemblée nationale du Mali, l’honorable Issaka Sidibé, ont demandé au Comité Interparlementaire de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (CIP-UEMOA) de s’impliquer «fortement dans la lutte contre le terrorisme y compris le blanchissement de capitaux ainsi que le règlement pacifique des crises dans notre sous-région ». C’était à la faveur de la cérémonie d’ouverture solennelle de la 44ème session ordinaire du Comité Interparlementaire de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (CIP-UEMOA) tenue à l’Hôtel de l’Amitié de Bamako, le lundi 19 août 2019.
Dire qu’il y’a l’insécurité dans la sous-région n’est qu’un secret de polichinelle, selon les parlementaires. Ces derniers s’inquiètent particulièrement du cas malien. Depuis 2012, le pays connait l’une des crises les plus graves de son histoire. Cette crise politico sécuritaire qui a commencé dans les régions nord du pays s’est progressivement déplacée dans les régions du centre, notamment Mopti et Ségou.
La menace terroriste dans ces régions présente une situation de trouble de plus en plus généralisée que les parlementaires observent. «Les parlementaires de notre espace sont régulièrement impliqués, entre autres, dans la quête permanente des libertés individuelles et collectives, dans l’amélioration des conditions de vie des populations, dans la bonne gouvernante ainsi que dans la recherche de solutions à nos problèmes sécuritaires », a déclaré le président de l’Assemblée nationale du Mali.
En outre, le président de l’assemblée nationale du Mali a apprécié la tenue des sessions délocalisées qui, selon lui, permettra certainement, à l’ensemble des pays membres de l’UEMOA, de s’approprier davantage le CIP et d’apprécier ses efforts en faveur de l’espace commun, en particulier les questions relatives au développement économique et social, aux échanges commerciaux, au processus démocratique, à la sécurité et à la paix. « Ne perdons jamais de vue qu’aucun processus d’intégration viable ne peut aboutir dans un climat d’insécurité et de conflits. A cet égard, les présentes assises m’offrent l’occasion de demander au CIP-UEMOA de s’impliquer fortement aussi dans la lutte contre le terrorisme y compris le blanchissement de capitaux ainsi que le règlement pacifique des crises dans notre sous-région », l’honorable, Issaka Sidibé.
Excepté quelques pays seulement, l’Afrique de l’ouest est en proie à l’insécurité, à la recrudescence de la violence. Du Mali au Burkina Faso en passant par le Niger et la Côte d’Ivoire, on assiste à des attaques terroristes un peu partout. Le Benin qui était épargné jusqu’en 2019 a connu son lot d’insécurité au mois de mai dernier avec l’enlèvement de deux touristes français dans un Parc au Benin suivi de l’assassinat de leur guide.
Fort heureusement que ces deux touristes ont pu être libérés plus tard par l’armée française. En attendant le prochain rapport trimestriel du secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres sur la situation au Mali prévu pour le mois de septembre 2019, son dernier rapport en date du 31 mai 2019 faisait état de 245 atteintes à la sécurité, 333 civils tués, 175 blessés, 145 signalements d’enlèvements de civils au Mali en trois mois seulement.
Malgré la présence des forces internationales sur l’espace sous régional comme la MINUSMA (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali), la Force française Barkhane, la Force Conjointe du G5 Sahel, la mission de formation de l’Union européenne au Mali (EUTM Mali), l’insécurité ne faiblit pas au Mali encore moins dans la sous région.
Aguibou Sogodogo
Le Républicain