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Blocage de la route Bamako-Kayes : Le CSDM soutient les manifestants

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Mohamed Chérif Haïdara, président CSDM

Hier, jeudi 22 août 2019, les responsables du Conseil supérieur de la diaspora malienne (CSDM) étaient face à la presse à leur siège à Bamako pour exprimer leur soutien total aux habitants de Kayes qui ont prévu de bloquer le pont de la ville à partir du 23 août 2019. Le slogan des jeunes de la capitale du Khasso «bloquer le pont pour la route ». « Le CSDM, organisation de la Diaspora, soutient fermement ce mouvement de protestation et réclame un désenclavement total de la région de Kayes par la construction immédiate de la route Bamako-Dakar, jusqu’à Diboli. De la même façon, le CSDM réclame et exige la reprise du trafic du chemin de fer, en tant que poumon économique des villes et villages au bord du rail. Le CSDM exige enfin, l’ouverture sans délai, de l’aéroport Kayes Dag-Dag, pour faciliter le retour de nos expatriés dans leurs terroirs d’origine. Aux paisibles populations en lutte, le CSDM vous assure de sa totale disponibilité et s’engage à vous accompagner jusqu’au terme de votre combat », a souligné le président du CSDM, Mohamed Chérif Haïdara lors de ce point de presse.

Ce point de presse était principalement animé par le président du CSDM, Mohamed Chérif Haïdara, en présence des autres responsables du CSDM. Prenant la parole, le conférencier a fait écho de la décision des Kayesiens d’empêcher toute circulation de véhicules sur la route nationale Bamako-Dakar, en bloquant le tronçon de Bamako jusqu’à Diboli (frontière entre le Mali et le Sénégal). A son avis, cette décision de la population Kayesienne tombe sous le sens ; en ce que leur région se trouve actuellement enclavée, car le chemin de fer, héritage du colonialisme, tout comme l’aéroport construit à coup de centaines de millions de FCFA, sont tous inaccessibles et inaccessibles. « A nos yeux, ceci nous parait intolérable, au regard de l’impact économique important de cette région sur l’économie nationale. C’est dans cette région où se trouvent les principales activités minières contribuant à hauteur de 22% des recettes du budget national. C’est toujours dans cette même région où s’exerce 70% des saisines sur les transactions internationales apportant à l’Etat à la frontière de Diboli 18% des recettes douanières », a souligné le président du CSDM, Mohamed Chérif Haïdara. A l’en croire, la part formelle des transferts en provenance de la migration est assez importante et estimée à 15% du Produit Intérieur Brut (PIB). Et d’ajouter que des études révèlent que 50% de ces transferts proviennent des Kayesiens établis à l’extérieur. Pour Mohamed Chérif Haïdara, à partir de ces données, il apparait incompréhensible que cette situation de désenclavement perdure, sans aucun début de solution, malgré les nombreuses alertes régulières des populations riveraines de Kati, Kolokani, Djidjéni et tant d’autres, depuis près d’une année. « L’expression de ces mécontentements avait conduit les autorités publiques, à travers le Ministre des équipements, à promettre en octobre 2018, des travaux partiels de réfection, là où une reconstruction totale s’avérait indispensable. Cet affichage public s’est révélé sans effet. Car, depuis presque un an après, aucune trace de réfection n’est perceptible tout au long de la route dont l’état s’est plutôt aggravé provoquant quotidiennement des accidents causant de nombreuses victimes parmi les paisibles voyageurs. Dès lors, nous sommes en droit de demander à la puissance publique, le sens des promesses et engagements tenus au sujet de cette route transnationale ; ces engagements et promesses étaient-ils uniquement destinés à négocier la paix sociale ? Nous sommes en droit d’y penser », a déclaré le conférencier.

« Le gouvernement ne comprend que par le rapport de force »

Par ailleurs, il a rappelé les propos de Mme la Ministre des équipements, dans l’enceinte de l’Assemblée Nationale, lors de son interpellation dans la séance des questions au Gouvernement. «Son engagement, ce jour, portait sur un projet de démarrage des travaux, chiffré avec un agenda précis, concernant le délai d’exécution. Cet engagement, à la lumière des faits, s’est avéré lui aussi infondé ? Dès lors, que penser de la parole du Gouvernement ? Pouvons-nous lui faire confiance ? La aussi, nous sommes en droit d’en douter. Au regard de ces faits, la bataille déclenchée par les populations peut-elle être considérée comme juste ? Le CSDM répond par l’affirmative. D’autant que l’accumulation des accidents, cumulée avec la fatigue due au temps de voyage anormalement long de 18 heures soit trois allers-retours Paris-Bamako par avion, ne leurs laisse laissent pas un autre choix », a précisé Mohamed Chérif Haïdara. A cet effet, le CSDM affirme son soutien sans réserve la mobilisation des populations, dans leur exigence de plus de désenclavement, de plus de considération. En outre, le CSDM s’interroge sur les raisons de la fermeture permanente de l’aéroport Kayes Dag-Dag. Il urge, dit-il, que cet aéroport important et stratégique puisse reprendre du service. A l’en croire, les expatriés Maliens et leurs voisins de Mauritanie et du Sénégal, à travers le monde, ne comprennent pas cette attitude du gouvernement et réclament de toute urgence la réouverture de cet aéroport. A ses dires, Kayes se trouve actuellement étouffée par cette attitude incompréhensible et inacceptable des autorités publiques, parce que prise en étau entre la paralysie engendrée par la dégradation de la voie terrestre, l’arrêt de l’aéroport ainsi que l’abandon inacceptable du trafic ferroviaire. Dès lors, a-t-il ajouté, les populations n’ont d’autres choix que de s’organiser pour exiger ce qui parait à leurs yeux comme un droit : le désenclavement de leur région. « Au regard de tout ceci, le CSDM, organisation de la Diaspora, soutient fermement ce mouvement de protestation et réclame un désenclavement total de la région de Kayes par la construction immédiate de la route Bamako-Dakar, jusqu’à Diboli. De la même façon, le CSDM réclame et exige la reprise du trafic du chemin de fer, en tant que poumon économique des villes et villages au bord du rail. Le CSDM exige enfin, l’ouverture sans délai, de l’aéroport Kayes Dag-Dag, pour faciliter le retour de nos expatriés dans leurs terroirs d’origine. Aux paisibles populations en lutte, le CSDM vous assure de sa totale disponibilité et s’engage à vous accompagner jusqu’au terme de votre combat », a-t-il dit. Pour lui, le gouvernement ne comprend que par le rapport de force. Avant d’ajouter que Kayes fait du Mali un pays éminemment minier. Selon lui, c’est la diaspora qui construit les hôpitaux, les écoles, les forages dans la région de Kayes. Aux dires de Mohamed Chérif Haïdara, la lutte de la population de Kayes est celle de tous les Maliens. A cet effet, il a souhaité que les routes vers Kayes soient coupées toutes les semaines afin que le gouvernement change d’attitude. Il a, non seulement, invité le gouvernement à prendre ses responsabilités, mais aussi, interpellé le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) par rapport à la situation de Kayes. Enfin, Mohamed Chérif Haïdara a souhaité la construction de l’autoroute dans tous les 7 cercles de Kayes.

Aguibou Sogodogo

Le Républicain

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