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Sécurité et sûreté dans le transport aérien : Quand SECURICOM terni l’image du Mali

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L’affaire du pistolet retrouvé dans les bagages cabine de l’épouse Samaké passe comme un fait divers banal au Mali malgré la gravité des faits et l’établissement des preuves de vulnérabilité au sein du cordon sécuritaire de notre aéroport en quête de label. Pourquoi ?

En effet, c’est le lundi 12 août 2019 qu’une ressortissante indienne a été interpellée à l’aéroport de Roissy Charles-de-Gaulle à Paris. Il s’agit d’une  femme qui avait réussi a passé les contrôles de sûreté avec un pistolet chargé dans son bagage cabine ici à l’aéroport international Président Modibo Kéita.

L’histoire qui a semé l’émoi dans les medias français et qui devrait inquiéter sur la sûreté dans nos aéroports n’a visiblement suscité aucun intérêt pour nos autorités chargées des transports. Y a-t-il une volonté manifeste de couvrir les fautifs ou il s’agit d’une inconscience professionnelle ? Les deux ne sont pas exclus. Si nous apprenons que les policiers en service au moment des faits ont été sanctionnés, la société SECURICOM s’en sort comme si de rien n’était. Pourquoi ? La question mérite d’être posée.

En réalité, selon le protocole de sécurité au sein de l’aéroport, la responsabilité des agents de SECURICOM est totale dans cette rocambolesque affaire. En effet, sur la base d’un contrat dument signé avec Air France, c’est SECURICOM qui est chargé du contrôle documentaire et de la fouille manuelle des passagers et de leurs bagages. Il est donc clair que si les policiers ont manqué de vigilance au niveau du scanner, en aucun cas, les passagers illicites et autres outils et instruments prohibés ne devraient échapper à la procédure de fouille manuelle.

Que s’est-il passé donc ? Impossible de trouver la réponse dans le mutisme des autorités en charge des transports. SECURICOM est  elle qualifiée pour opérer sur la plateforme aéroportuaire ? La réponse est non du moment qu’elle n’est pas à son premier frasque. Il y a peu, un malade mental avait ainsi échappé à la vigilance de ces agents et avait réussi à prendre place dans le cokpit d’un avion d’Air France à la surprise des pilotes. Malgré la gravité des faits, la société a continué impunément à opérer au nez et à la barbe des autorités aéroportuaires.

Plusieurs fois, des passagers ont réussi à embarquer avec des armes et autres outils prohibés à bord des avions au mépris des règles élémentaires de sécurité.

En cette période où des menaces claires planent sur l’aéroport de Senou, comment peut-on admettre et même tolérer que des amateurs continuent de compromettre les efforts des plus hautes autorités en matière de lutte contre le terrorisme ?

Aujourd’hui, par la faute de cette société de sombre réputation, notre aéroport est sur le point d’être classé parmi les aéroports les moins sûr du monde. Un crime qui ne doit pas resté impuni si l’on sait combien de milliards le Mali a investi pour bénéficier du label international.

Ayouba Togo

La Dépêche

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