Les résultats de l’équivalent du baccalauréat ont été récemment publiés sur un site internet dédié. 300 000 élèves s’y sont précipités. Mais certains ont eu un choc en voyant leurs performances.
Des élèves habituellement brillants se retrouvent quasi cancres dans plusieurs matières. Le ministère de l’Éducation a reconnu un problème de logiciel selon la presse locale. Mais seule l’épreuve de scolastique est concernée officiellement. Ce n’est pas l’avis des nombreux lycéens présents ces derniers jours devant le siège de l’Agence nationale des examens.
Dans le quartier d’Arat Kilo, sur les hauteurs d’Addis-Abeba, il y a de nombreux va et viens à l’entrée de l’agence des examens. Ce jeune homme à son dossier en main. Quand il a vu ses résultats en biologie, chimie et éducation civique, il n’a pas hésité dit-il. Il est venu demander justice. « Ils te donnent un formulaire à remplir et ensuite ils te rappellent dans les jours qui suivent. »
« Merci de votre patience » anticipait déjà le ministre de l’Éducation il y a quelques jours sur les réseaux sociaux.
Eyob vient pour la deuxième fois. Il veut savoir où en est son dossier. « En Seconde, j’avais eu un A dans toutes les matières et, là, j’obtiens 436 unités sur 700. Je pense que j’ai fait mieux que ça. »
Deux mètres plus loin, cette femme est venue porter réclamation pour son frère qui habite dans la région Amhara, au nord du pays. « Il doit venir lui-même » lui a-t-on rétorqué. « C’est difficile pour lui de venir à Addis. Le transport est cher et puis avec les notes qu’il a reçues, mon frère n’est pas vraiment en état psychologique de se déplacer. Donc je suis venu ici avec sa pièce d’identité, mais ils n’essaient pas vraiment d’aider. Ils ne nous donnent pas d’informations. »
Officiellement, les autorités ont pris conscience rapidement du problème. Un souci qui ne concernerait que l’épreuve de scolastique. Mais devant l’agence des examens, beaucoup en doutent.