Lors de son passage à l’émission « A vous de convaincre » de notre confrère Ibrahim Timbo de l’Énergie Télévision, le président du Mouvement patriotique pour le renouveau (MPR), Dr Choguel Kokalla Maiga, a révélé les menaces sur la réussite du Dialogue politique inclusif et a dénoncé la « violation » de l’Accord politique de gouvernance depuis sa signature.
Choguel Kokalla Maiga , président du Mouvement patriotique pour le renouveau (MPR), connu pour son opposition farouche à toute décision qui menace l’unité du Mali, a encore frappé fort. Sur la mauvaise gestion des crises maliennes par les démocrates, l’Accord politique de gouvernance, le Dialogue politique inclusif, l’histoire des avions cloués au sol, le rôle que doit jouer le peuple pendant cette période inédite de la vie de la nation malienne, l’opposant Maiga fait des révélations fracassantes et donne son commentaire.
La mauvaise gestion de la crise du nord par les présidents démocrates
Jugé comme un soutien au dictateur Moussa Traoré, Choguel Kokalla Maiga défend avec fierté le bilan de ce dernier et tance les responsables du mouvement démocratique. Devant l’initiateur de l’émission « A vous de convaincre » d’Énergie TV, Ibrahima Timbo, l’ancien ministre de l’Économie numérique et de la Communication fait croire que ce sont les présidents démocrates maliens qui ont mal géré la crise du nord. Selon lui, le Mali a connu des rébellions sous les présidents Modibo Keita et Moussa Traoré, mais ceux-ci ont pu y mettre fin en peu de temps. Ce n’est pas tout, à en croire le président du MPR, le Mali était respecté pour sa puissance militaire sous le temps de Moussa Traoré. Les séparatistes n’ont pas, selon lui, eu de kilos que sous l’ère démocratique.
L’Accord politique de gouvernance a été toujours violé depuis sa signature
Le responsable du Front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD), proche collaborateur de l’honorable Soumaila Cissé pointe du doigt l’incurable maladie du régime IBK : la violation des lois.
Selon l’invité de Timbo, les dispositions de l’Accord politique de gouvernance signé, avec tambour et trompette, le 2 mai 2019, ont toujours été violées depuis sa signature. « Aucune disposition de l’Accord politique de gouvernance n’a été respectée comme il se doit depuis sa signature », déplore-t-il. La première violation de l’Accord politique de gouvernance se situe, selon Choguel, au niveau de la prorogation du mandat des députés.
« Dans l’accord, il a été dit que c’est le dialogue qui va décider de la prorogation ou non du mandat des députés. Mais, malheureusement cette prorogation a été faite sans que le dialogue n’ait lieu. L’accord a été signé le 2 mai, et le 7 juin, ils ont pris un décret pour proroger le mandat des députés. Quel paradoxe ! », a-t-il laissé entendre. Une autre violation du document qui a favorisé l’entrée de deux des membres du FSD dans le gouvernement concerne la tenue du Dialogue politique inclusif.
Aux dires du président du MPR, l’accord a prévu le début du Dialogue politique inclusif dans deux semaines après sa signature. Or, regrette Choguel Kokalla Maiga, après la signature du document, le régime a repoussé cette date dans « les meilleurs délais ». Aux dires du président du MPR, le président de la République a menti aux Maliens concernant les concertations sur la nomination des membres du Triumvirat. « Ils ont annoncé, à la télé que les membres du Triumvirat ont été nommés suite à de larges concertations, mais c’est faux », a-t-il laissé entendre.
Se prononçant sur les raisons pour lesquelles le FSD n’a pas signé l’Accord politique de gouvernance, Choguel affirme que les propositions pertinentes qu’ils ont faites ont été rejetées par le régime.
Aussi, a-t-il profité de cette intervention pour jeter des pierres dans le jardin de certains de ses anciens collaborateurs de l’opposition. Pour lui, certains parmi ceux qui ont changé de veste avaient besoin de postes, alors qu’eux, ils voulaient trouver des solutions aux problèmes du Mali. « Nous, nous voulions résoudre les problèmes du Mali, mais le président de la République, pour bien nous diviser, cherchait certains parmi nous qui voulions devenir ministres », déclare Choguel Kokalla Maiga comme pour taquiner Tiébilé Dramé et Oumar Hamandoun Dicko même s’il ne les cite pas nommément.
Selon lui, malgré le départ de ceux-ci, l’opposition reste forte et engagée pour la défense du Mali. « L’opposition n’est pas affaiblie : ceux qui sont partis n’ont pas d’élus. Le président leur a donné des postes parce qu’ils en avaient besoin », a-t-il dit. L’ancien patron de l’AMRTP va loin en disant que IBK a donné des postes à « ceux qui l’insultaient par rapport à l’Accord d’Alger et à la révision constitutionnelle pour qu’ils acceptent ou défendent ces projets ».
Le Dialogue mal organisé ne résoudra rien
Le président du MPR n’est pas satisfait des conditions d’organisation de ce dialogue. Pour lui, le Dialogue politique inclusif tel que le régime IBK est en train d’entreprendre ne pourra rien résoudre. « Le dialogue ne résoudra rien s’il n’est pas bien fait », soutient-il. Selon Choguel Kokalla Maiga, le président de la République vise deux objectifs par ce Dialogue politique inclusif : faire croire aux gens que ça va même si les tueries continuent au centre et la révision constitutionnelle.
Les hélicoptères achetés au Mali
Le président du MPR a profité de son intervention pour une révélation fracassante sur les hélicoptères. À ses dires, ce sont des anciens hélicoptères que le gouvernement a achetés ici au Mali. « Ce sont des anciens hélicoptères qui servaient à transporter des gens au compte d’une société minière qu’ils ont achetés pour les peinturer », a-t-il révélé. Le pire dans cette affaire de l’avion est, selon l’allié de Soumaila Cissé, que contrairement aux 4 avions qui ont été présentés aux Maliens à la Télévision nationale, c’est la somme de 6 avions qui a été décaissée.
La solution à tous ces maux, à en croire le président du MPR, est la mobilisation populaire. « La seule solution aujourd’hui est la mobilisation populaire », précise-t-il. Selon lui, le peuple malien doit se battre pour exiger la sécurisation des personnes et leurs biens, la vérité dans l’affaire des avions cloués au sol, et la bonne gouvernance. « Le peuple doit exiger du président de la République de dire la vérité dans l’affaire des avions. On ne doit plus accepter ça dans ce pays », dit-il.
Boureima Guindo
source:le pays