Au Sénégal, deux détenus sont morts dans la nuit de mardi à mercredi à la maison d’arrêt de Rebeuss à Dakar. Selon l’administration pénitentiaire, ces décès seraient survenus suite à une bousculade consécutive à un accident électrique.
Trois organisations, Amnesty International Sénégal, la Ligue sénégalaise des Droits humains et la Rencontre africaine pour la Défense des droits de l’Homme, réclament une enquête indépendante et impartiale pour faire toute la lumière sur ces deux morts d’autant qu’elle remet également en lumière le problème de la surpopulation carcérale.
Dans la prison de Rebeuss, par exemple, on compte entre 2600 et 2800 détenus, pour environ 1600 places.
« Le vrai problème au Sénégal sont les détentions provisoires, qui parfois durent deux-trois ans, 7 ans ! Il n’est pas rare de trouver des personnes en détention provisoire pendant plus de sept ans, sans être jugées, nous expliqueSeydi Gassama, directeur exécutif d’Amnesty international-Sénégal, joint au téléphone. Après de longues périodes de détention préventive, elles sont ensuite jugées et relaxées ou même, parfois, acquittées.
Si les gens étaient jugés dans des délais raisonnables, on aurait certainement eu moins de personnes dans les prisons. C’est la question des mandats de dépôt automatiques au Sénégal et l’absence des peines alternatives à l’emprisonnement.
C’est incroyable ! Dans un pays démocratique toutes les infractions sont passibles de peine de prison ! Et les débats d’instauration des peines alternatives à l’emprisonnement durent depuis des années. Il y a eu des recommandations, mais la volonté politique d’appliquer ces peines alternatives à l’emprisonnement n’est pas là. Donc on continue à débattre, mais des actions concrètes, il n’y en a pas ».