Au Mali, l’expérience a démontré que, pendant les moments de crise, on cherche des poux dans la tête des chauves. Sinon, la Ministre des infrastructures et de l’équipement n’a pas péché. Elle a été poussée par le sommet à aller dire à l’Assemblée Nationale que plus de 70 milliards de nos francs étaient disponibles pour les travaux de réhabilitation de la route nationale Bamako-Kayes via Kati à la veille de la présidentielle de 2018. Par une circulaire en date du 23 octobre 2018, elle a officiellement lancé les travaux. Partant, le Premier ministre d’alors, Soumeylou Boubeye Maiga, a annoncé le bitumage et la réhabilitation de plus de 8000 kms de route.
Mais depuis, aucune action n’a été entreprise pour des travaux d’envergure afin de résoudre cette délicate question des routes. Nous savons tous que le Mali est un pays enclavé qui n’a pas de fenêtre sur la mer ; ce handicap doit constituer un leitmotiv pour les autorités. Quand le président Amadou Toumani Touré a pris les manettes du Mali, cela a coïncidé avec la crise ivoirienne pour atténuer la souffrance de son peuple, il a mis l’accent sur le corridor Dakar-Bamako, ensuite le trajet Bamako-Nouakchott et la route qui relie Bamako à Conakry.
Selon ce chauffeur, qui a requis l’anonymat, la Ministre Traore Seynabou Diop n’a rien à avoir avec la dégradation des routes. Pour lui, le problème est lié à la qualité des couches de goudron. A en croire le sexagénaire, la route Sévaré n’a connu ses premiers nids de poule que plus de 25 ans après sa réalisation. Le vieux routier pense plutôt qu’il ya un problème de qualité des infrastructures. Aussi, il a cité en exemple la route Bamako-Conakry. Sur le trajet Bamako Kourémalé, il n’ya pas un seul nid de poule, a renchéri le vieux chauffeur.
La route Kayes-Bamako n’a pas encore 10 ans, mais elle est déjà impraticable, la cause la qualité des matériaux liée à un détournement à la pelle. Même dans la capitale, qui est Bamako, l’état des routes laisse à désirer. Dans les environs, les immeubles construits ne répondent pas aux normes. Outre les immeubles, il ya les lavages qui déversent les eaux usées sur le goudron ; ce qui est un facteur nuisible pour le bitume. Sur le trajet Kalabancoro-Quartier Mali, la station Oryx, située à gauche, juste à la frontière entre Bacodjicorniet Kalabancoro est à l’origine des inondations qui touchent les concessions et le goudron. « Le problème,ce n’est pas Mme Diop, souligne un vigile très remonté. C’est l’Etat qui ne s’assume pas. » Et de poursuivre, les yeux rouges de colère : « en Côte d’Ivoire où j’ai séjourné récemment, il n’ya pas longtemps. Le président Ouattara a pris une décision courageuse et salutaire. Il a fait démolir toutes les habitations qui gênent le parcours des eaux de ruissèlement.», avant de souligner que l’incivisme des populations est lié à un problème de gouvernance. A en croire le vigile, l’ex-gouverneure Amy Kane s’est trompée de cible en s’en prenant aux pauvres étalagistes, elle aurait dû dégager les immeubles et les stations qui bordent les routes et qui empêchent les eaux de circuler normalement. Certes l’Etat doit refaire certaines routes et entreprendre le bitumage de nouvelles routes, avec des goudrons de qualité. L’état des routes n’est pas lié à la personne de Traoré SeynabouDiop. Cherchons les coupables ailleurs et laissons les faux débats !
Mariam SebaSamake
Le Carréfour