L’annonce a été faite par le chef de file de l’opposition, l’honorable Soumaïla Cissé.C’ était le mardi 3 septembre 2019 à la Maison de la presse en présence de plusieurs présidents de partis de l’opposition, dont Me Mountaga Tall, Dr Choguel Kokala Maïga.
Après la projection d’un documentaire sur l’acquisition des avions, les massacres du centre, leur cortège de morts et de déplacés, le chef de fil de l’opposition, Soumaïla Cissé a déclaré qu’il est de son devoir d’informer l’opinion nationale et internationale sur les questions d’intérêt majeur concernant la gouvernance et l’avenir de notre pays et partager avec tous les graves préoccupations.
Pour lui, le 4 septembre 2013, date à laquelle le président IBK a prêté serment pour son premier mandat présidentiel, l’armée malienne et les corps de l’administration étaient déployés et opérationnels sur toute l’étendue du territoire national. Les partenaires techniques et financiers étaient non seulement de retour, mais œuvraient à nos côtés tant en confiance qu’en solidarité pour une relance durable de notre économie. Aussi, le pré-accord de Ouagadougou avait considérablement défriché et clairement balisé le terrain en fixant un calendrier précis pouvant et devant raisonnablement aboutir à une paix et une réconciliation durable.
Malheureusement, ces acquis, dit-il, n’ont pas été consolidés et les différents gouvernements passent de scandales en scandales. Le plus grave, poursuit-il, est relatif à l’achat de l’avion présidentiel, d’équipements militaires, d’engrais frelatés, à la passation de marchés surfacturés, à la construction de logements sociaux. «Ces scandales en toute impunité, touchent aux domaines sensibles de la sécurité, de l’éducation, de la santé, de l’aménagement routier parmi d’autres, sur fond de malversations financières, de fraudes fiscales et douanières, l’ensemble impactant gravement le quotidien tant social, économique que civique de nos populations », affirme le chef de file de l’opposition.
A en croire Soumi, les scandales se sont multipliés tragiquement en phase avec les cortèges funèbres consécutifs aux violences meurtrières grandissantes au nord et au centre du pays pour lequel nos compatriotes, abandonnés par le pouvoir central, ont payé un lourd tribut. Toujours selon l’honorable Cissé, de 2013 à 2019, l’insécurité galopante et effrénée qui frappe notre pays a occasionné la mort de plus de 4000 civils et militaires, dont plus de 500 pour le seul premier semestre de 2019. Cela est inacceptable et intolérable, car renchérit-il, plus de 7 milliards de francs CFA ont été décaissés par l’Etat pour l’achat des avions pouvant permettre à l’armée malienne d’être plus performante et efficace sur l’ensemble du territoire.
« Au moment où nos forces armées tombent quotidiennement sur le champ de l’honneur faute de moyens matériels adéquats et performants, il est inadmissible de tolérer de tels scandales. Affirmer que notre pays est en guerre comme le président IBK l’a dit et utiliser ou laisser utiliser à d’autres fins les ressources destinées à équiper et à former l’armée pour qu’elle puisse faire face à l’ennemi, constitue un acte assimilable à la haute trahison de la part du Chef suprême des armées », déplore Soumaïla Cissé.
C’est pourquoi, l’opposition, sous la houlette de son chef de file, honorable, Soumaïla Cissé, a saisi l’Assemblée Nationale le 26 août 2019 afin qu’elle procède à toutes les investigations nécessaires et urgentes pour répondre aux questions suivantes : Qui sont les responsables de ces tragédies ? Qui a choisi et commandé les hélicoptères ? Qui a ordonné les achats et à quel coût ? Qui a procédé aux règlements et de quelle manière ? Comment se sont opérées les transactions ? Pourquoi les hélicoptères Puma sont-ils cloués au sol ? Pourquoi les avions super Tucanos livrés n’ont-ils pas les équipements de combat appropriés ? Pourquoi deux avions Super Tucanos n’ont-ils jamais été livrés ?
Pour lui, il appartient désormais à l’Assemblée Nationale, après enquête, de renvoyer, devant les juridictions compétentes, toute personne impliquée dans ces scandales.
Drissa Togola
Le Challenger