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Entre nous : Cette classe politique-là

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« Il nous manque une classe politique capable de donner des idées, de les renouveler, de vendre l’espoir au peuple malien….», nous confiait, le 30 août dernier, le président de la Convention Sociale Démocrate (CDS-Mogotiguiya), Mamadou Bakary Sangaré dit Blaise. C’était après un entretien avec une délégation de l’ADEMA-PASJ, la formation politique qui a gouverné le Mali aux premières heures de la démocratie multipartite. Il s’agit d’un réquisitoire sans appel de l’échec des acteurs politiques et l’auteur propose une alternative crédible.

Outre son incapacité à allumer l’espoir chez les populations, la classe politique est comptable de l’aggravation des maux comme la corruption, la concussion, le népotisme, la faiblesse et le discrédit du pouvoir. Il est clair et net que la situation actuelle du Mali est l’une des conséquences de l’échec cuisant des démocrates. La déception née de l’exercice du pouvoir par les démocrates a vite amené une frange de la population à regretter l’ère du ‘’général dictateur’’, Moussa Traoré. Le regretté Amadou Djicoroni qui nous a quittés il y a trois ans jour pour jour- le 4 septembre 2016 – ne qualifiait-il pas le règne de Moussa Traoré et ses compagnons de ‘’23 ans de mensonges’’ ? Et voilà que – cruelle ironie du sort ? –ce même Moussa Traoré fait l’objet de plus d’attention qu’un certain Pr Alpha Oumar Konaré qui a choisi de s’emmurer dans un silence assourdissant. En tout cas, qui en dit long sur sa conscience de sa part de responsabilité dans ce qu’il est advenu du Mali. Un lourd fardeau à porter !

Dans l’une de ses dernières sorties, le regretté Me Abdoulaye Garba Tapo a dénoncé ‘’l’incompétence’’ de la classe politique malienne et ses ‘’préoccupations électoralistes’’. Pour l’universitaire, ancien ministre de la Justice et non moins président du Rassemblement National pour la Démocratie (RND), elle a failli dans sa mission de contribuer à la gestion du pays à des propositions alternatives crédibles, à la formation citoyenne de ses militants pour en faire des dirigeants responsables.

Dans sa tour d’ivoire, l’élite gouvernante fait semblant d’entendre les colères qui grondent partout à travers le pays. Mais elle n’a ni la volonté de trouver des solutions aux préoccupations existentielles des populations, encore moins aux maux qui font du pays la risée du monde entier. De conviction ? Point. D’idéologie ? Que nenni ! Aucune honte à soutenir quelque chose et son contraire du jour au lendemain ! Revirement spectaculaire et reniement sont devenus le sport favori de cette race de gouvernants!

La nature ayant horreur du vide. D’autres forces se sont organisées pour enrober les revendications sociopolitiques dans les discours religieux afin d’avoir la côte auprès de nos concitoyens. L’ignorance aidant, des vendeurs d’illusions transformés en commerçants de foi ont pignon sur rue et s’accaparent de certains secteurs stratégiques de la vie publique comme la communication.

Il n’est pas exclu que ces forces, dont les moteurs se considèrent comme des faiseurs de roi, descendent dans l’arène politique et se positionnent pour la conquête du pouvoir. Face au péril qui plane, les acteurs politiques n’ont d’autre choix que de se remettre en cause.  Reste à savoir s’ils en auront l’humilité !

Chiaka Doumbia

Le Challenger

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