Cinq personnes ont été interpellées dans le cadre de l’enquête sur l’effondrement de l’immeuble d’habitation en cours de construction. Pour rappel, le troisième et dernier étage, en construction, de cet immeuble situé dans le quartier de Banconi Salembougou, en Commune I du district de Bamako, s’est écroulé dimanche 1er septembre dernier vers 5 heures du matin sur les autres étages, occupés par plusieurs personnes.
Le dernier bilan établi après les fouilles par les policiers fait état de 15 morts et 26 blessés. Les personnes interpellées sont : le propriétaire de l’immeuble Issa Diarra, deux conseillers municipaux (Sidiki Coulibaly et Mamadou Coulibaly), Delphine Coulibaly, chef d’antenne de l’urbanisme et Massounta Maïga, chef d’antenne des domaines à la même mairie de la Commune I.
De sources proches du dossier au commissariat du 6è arrondissement, des années bien avant les faits, les deux élus mis en cause avaient été informés par le chef du secteur du nom de Kalifa Camara à propos d’une maison en construction illicite dans leur secteur.
Toute chose qui mettait en danger la vie des habitants. A la suite de la plainte du chef du secteur à la mairie, les deux élus ont adressé à plusieurs reprises une convocation au nommé Issa Diarra. Ce n’est qu’à la troisième convocation qu’il s’est présenté à la mairie.
A sa venue, Sidiki et Mamadou en leur qualité d’agents des domaines auprès de la mairie, l’ont instruit d’arrêter les travaux en cours qui se faisaient sans autorisation de construire de la mairie.
“Après qu’il soit mis en garde par les deux élus locaux du domaine, il a continué à construire sans autorisation de la mairie. Les normes de construction n’étaient pas respectées.
Pour leur part, les élus locaux n’auraient pas fait le déplacement pour constater l’arrêt des travaux du chantier”, a expliqué le capitaine de police Fousseyni Tangara alias “Japon” en charge du dossier. S’il faut croire à nos sources, les deux élus locaux n’avaient pas fait de suivi après avoir sommé Issa d’arrêter son chantier en cours.
Ce qui a conduit à leur interpellation. Quant au propriétaire Issa Diarra, qui était à la fois maitre d’ouvrage et chef de chantier, il a mis l’édifice inachevé en location sans tenir compte du danger.
A la suite de l’enquête, les informations ont permis de situer la responsabilité du propriétaire de l’immeuble et des deux élus locaux de la commission domaniale de la mairie.
Ainsi, les nommés Issa Diarra, Sidiki Coulibaly et Mamadou Coulibaly ont été placés jeudi sous mandat de dépôt dans le cadre de l’affaire pour “homicide involontaire” et attendent patiemment d’être jugés. En revanche, les deux responsables de l’antenne de l’urbanisme et des domaines ont tout simplement été relâchés.
Tamba CAMARA
Source: Essor