A la veille du lancement de la Coordination des Mouvements, Associations et Sympathisants de l’Iman Mahmoud Dicko (CMAS), la Cour constitutionnelle a pondu un communiqué. Elle y met en garde contre la création d’un mouvement politico-religieux. L’institution a raté l’occasion de se taire.
La Cour constitutionnelle est une institution de la république du Mali. Elle est juge de la constitutionnalité des lois, et garantit les droits fondamentaux de la personne humaine et les libertés publiques. Elle est l’organe régulateur du fonctionnement des autres institutions et des activités du pouvoir public.
La création des partis politiques et l’attribution du récépissé relèvent de la compétence du ministère de l’Administration territoriale. Ce, conformément à la constitution et à la charte des partis politiques.
Partant de là, ce rappel devait venir plutôt du ministère de l’Administration territoriale et non de la Cour constitutionnelle. Ce faisant, la haute juridiction crée la confusion et s’arroge le rôle du ministère de l’Administration territoriale. Cette sortie à la veille du lancement d’un mouvement se réclamant d’un ancien dirigeant du Haut conseil islamique est ciblée et partisane.
Cette sortie pouvait être plus appréciée pendant les campagnes électorales, pendant lesquelles les religieux ont annoncé leur soutien aux différents candidats sans ambages.
Cette sortie pouvait être aussi utile quand tout un gouvernement, en plus du président de la République, se déplace pour le soutien et la bénédiction d’un leader religieux pour la stabilité du pouvoir. Par cette sortie, la Cour devient plus politique que neutre dans sa position d’institution de la République.
Elle a assisté impuissamment à l’installation des autorités intérimaires illégitimités, en violation flagrante de la Constitution et des lois relatives à l’accès au service public de L’Etat.
Cette sortie ratée de la Cour constitutionnelle est une menace pour la démocratie et la stabilité du pays. Nous avons tous encouragé et soutenu la montée en puissance de l’islam militant pour se hisser au sommet de L’Etat et nous devons assumer les conséquences à nos risques et périls.
Aboubacar Sidick Fomba
source:le democrate