Les jeunes protestataires de Tombouctou continuent de bloquer la route qui mène à l’aéroport. Ils maintiennent la pression. Personne ne sort et personne ne rentre. Dans leurs différents communiqués, ils annoncent que la traversée du fleuve par bac est gratuite. Mais le petit bateau qui relie Tombouctou et Mopti est bloqué jusqu’à nouvel ordre.
Les manifestants ne veulent écouter personne de Tombouctou. Pas même une commission de bons offices composée des imams et des chefs de quartier. Le Premier ministre est le seul interlocuteur qu’ils réclament. Or Dr Boubou Cissé est à la tête d’une délégation qui a quitté Bamako pour Paris dimanche soir. La route de Goundam est libérée, mais les manifestants se sont concentrés au niveau de l’aéroport, bloquant le passage aux passagers civils non travailleurs de la Minusma et de Barkhane venus de Bamako.
Dans un autre communiqué sur les réseaux sociaux, les manifestants menacent d’empêcher les services de l’Etat de travailler.
Les commerçants craignent des débordements de la part des gens malintentionnés malgré les conseils des leaders du mouvement qui affirment que leur lutte vise l’Etat pas les populations. La tension est brusquement montée dans la ville dimanche car la veille vers 00h, un jeune homme d’une vingtaine d’années a été abattu chez lui par deux individus armés non identifiés venus à moto. Les assaillants voulaient enlever la moto de la victime. Ce dernier ayant reconnu l’un des agresseurs, l’aurait appelé par son nom.
Le gouverneur Koïna Ag Ahmadou et ses collaborateurs s’activent avec les chefs des forces de défense et de sécurité pour chercher à calmer et à amener les jeunes à libérer la voie de l’aéroport et à observer un temps pour permettre aux autorités d’apporter des réponses satisfaisantes.
MOULAYE SAYAH
AMAP-Tombouctou
source:l’essor