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Un dialogue sans Soumaila Cissé, Alou Boubacar Diallo, Cheick M Diarra, Modibo Sidibé, Mountaga Tall, Choguel Maiga, Oumar Mariko, Moussa Sinko Coulibaly, Zoumana Sacko : Ne perdrait-il pas sa légitimité et son caractère inclusif ?

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Le Mali prépare activement son dialogue politique dit inclusif. Après la nomination du triumvirat pour son pilotage, nous assistons aujourd’hui à la tenue de séminaires et ateliers d’appropriation des Termes de Référence, TDR. Mais ce qu’on feint d’oublier ou de reléguer au second plan, c’est le probable boycott des grands ténors de l’Opposition, qui conditionnent leur participation à un certain nombre de garanties. Tout dialogue sans ces ténors ne serait-il pas un forum de trop et un gaspillage de nos maigres ressources financières sans lendemain ?

Un dialogue politique sans Soumaila Cissé, Aliou Boubacar Diallo, Cheick Modibo Diarra, Modibo Sidibé, Mountaga Tall, Choguel Kokalla Maiga, Oumar Mariko, Moussa Sinko Coulibaly et Zoumana Sacko, ne sera ni inclusif, encore moins légitime, car malgré tout ce qu’on pourrait reprocher à ces leaders, ils constituent des maillons importants dans l’animation du débat politique national. Et qu’on ne s’y trompe pas, l’ensemble de leurs partisans dépassent largement le nombre de voix obtenues par IBK à l’élection Présidentielle de 2018. Il est alors temps, avant qu’il ne soit trop tard, pour ce dernier de descendre de son piédestal royal, et de se mettre au-dessus de certaines considérations, pour prendre lui-même langue avec ces leaders politiques afin que le dialogue tant attendu par l’ensemble des Maliens, soit véritablement inclusif. Nul ne saurait contester le bien fondé de ce dialogue que tout le monde souhaite d’ailleurs le plus inclusif possible, afin que les crises majeures puissent trouver leurs solutions. Mais, le tenir sans ces acteurs majeurs de la scène politique est synonyme d’exclusion d’une frange importante.

Pour rappel,à quelques encablures de la tenue du dialogue politique inclusif, certains caciques de la scène politique malienne menacent de le boycotter si leurs revendications ne sont pas prises en compte. Autrement dit, ils veulent des garanties supplémentaires pour que ce dialogue ne soit pas comme tous les autres fora tenus à grands renforts médiatiques et à des coûts de millions pour qu’au finish, les résolutions et autres recommandations aillent  dormir  dans les tiroirs des autorités. Les leaders politiques de l’Opposition  émettent beaucoup de réserves et ne souhaiteraient pas être complices d’une arnaque politique, selon l’expression d’Aboubacar Sidiki Fomba. N’ont-ils pas raison d’avoir des aprioris ? Devraient-ils se contenter des garanties données par le triumvirat ou encore par le gouvernement sachant bien que le dernier mot reviendra au chef de l’Etat  et que ce dernier aurait dit que ce dialogue ne sera pas le troisième tour de la Présidentielle ?

Tous les regards sont désormais tournés vers le Président de la République, garant de l’unité et de la stabilité, pour qu’il prenne rapidement langue avec ces leaders politiques afin qu’ils participent pleinement et activement à ce dialogue qui parait être une ultime occasion pour IBK de renforcer sa légitimité mis en mal après l’élection Présidentielle et surtout de trouver, ne serait-ce que théoriquement, des solutions aux graves crises qui secouent notre pays depuis l’ignoble coup d’Etat de 2012.

En définitive, si tant est qu’IBK n’a que le Mali comme agenda, il doit alors se dévêtir de son manteau impérial pour devenir le Président d’une République en guerre contre le terrorisme, la corruption, l’injustice, l’insécurité ambiante, le chômage endémique des jeunes, la crise sociale généralisée. Bref, contre le sous-développement, en rassemblant toutes les filles et tous les fils du Mali.

Youssouf Sissoko

Inf@Sept

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