L’homme défie déjà ses adversaires idéologiques et les hommes politiques les plus populaires du Mali. Ces derniers commencent à rôder autour de lui car il est devenu leur nouvel enjeu politique pour les élections futures.
Apres son aventure au Haut Conseil Islamique, l’homme change son fusil d’épaule. Cette fois, il est parti sur un nouveau terrain pour guerroyer sans annoncer les vraies couleurs de sa nouvelle fonction ni l’orientation véritable de ses ambitions, en un mot ses objectifs réels. De là, des suspicions naissent ici et là. Dans tous les cas, ils sont sortis massivement le week-end dernier pour prendre part au lancement de la Coordination des mouvements, associations et sympathisants de l’imam Dicko (CMAS).
Avec le lancement de la Coordination des mouvements, associations et sympathisants (CMAS), un mouvement politico-religieux, peut-on dire, dirigé par l’imanMahamoud Dicko vient de sonner le glas en inventant un nouveau concept pour défier les hommes politiques de l’ancienne classe. Toujours avec ce même concept, le Mali devient l’un des berceaux de l’innovation politique. Avant, le monde ignorait qu’en politique, l’innovation existe mais legénie créateur malien donne naissance à cet art.
De la société civile au religieux en passant par les politiques, ils étaient nombreux à y prendre part. Selon certains chiffres, ils étaient environ quatre mille (4 000) personnes au palais de la culture à entonner, avant la venue de Dicko, des chants religieux pour le glorifier et faire ses éloges. Les loups politiques de la majorité et de l’opposition étaient tous là pour accompagner l’imam. Dieu sait ce qui se passait dans leurs têtes. Comme disait un observateur politique « l’imam Dicko se jette officiellement dans le marigot politique avec le lancement de son mouvement politico-religieux. L’accueil semble être chaleureux et la cour constitutionnelle a déjà donné le ton ! »
Avec cette entrée, prématurée selon certains et imprudent selon les autres, l’iman Dicko sonne la fin de la recréation pour le pouvoir en place. L’imam Dicko a donné le ton de manière forte pour rappeler le peuple à une prise de conscience de la situation qui perdure depuis des années : « On était dans une situation de mauvaise gouvernance. Progressivement on va vers une situation de non-gouvernance ». Pour Mahmoud Dicko,on ne peut pas laisser le pays comme ça. Il faut un mouvement pour contrecarrer la corruption et la mauvaise gestion. Dans ce combat machiavélique, ‘’le boxeur amateur’’ commence son premier round en accusateur « ce sont les acteurs du 26 mars qui ont détourné les idéaux de la démocratie au Mali ». Et la plupart des acteurs dont il faisait allusion étaient dans la salle. Le silence était la seule chose qui leur était permise. Apres son invective contre eux, il a tiré sur la sonnette d’alarme : ‘’ ce qui va faire céder la digue, c’est d’abord cette gouvernance catastrophique.’’ L’mam Dicko a aussi profité de l’occasion pour faire les rumeurs qui l’annonçaient comme candidat à l’élection présidentielle de 2023. Il a clôt le débat à ce sujet en affirmant à ses détracteurs qu’il ne sera pas candidat en 2023. Une déclaration qui a sans doute fait des heureux au sein de la classe politique.
B.M
Source: Le Point du Mali