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Justice, le taureau par les cornes

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Au détour des régimes, l’homme dans sa logique, s’est bâti une fortune comprenant moyens matériels et financiers, domaines fonciers et des milliers de courtisans, car semble-t-il, il ne lésine pas sur les moyens pour garder sa position de choix, l’honneur et le prestige. Ceux qui le connaissent bien disent qu’il arrive au président de l’Assemblée permanente des Chambres d’Agriculture (APCAM) et du GIE des cotonculteurs, Bakary Togola, de s’adonner à cœur joie pour arroser des cadres de l’administration et la justice, pour avoir le dernier mot. Hier paysan de renommée, aujourd’hui, il est dans les fers, dans les liens de la justice. A-t-il détourné les milliards de FCFA qu’on lui reproche ou va-t-il pouvoir apporter des pièces justificatives ?

Du moment que le juge anti-corruption a mis la main sur lui et l’a jeté en prison, après l’avoir entendu, la question a pris une dimension nationale, de crédibilité de la justice malienne et du régime IBK. Et par dessus tout, c’est la crédibilité de l’Etat malien qui est en jeu. Pourquoi ?

L’Etat malien est à terre et tout le monde sait que la faute n’est ailleurs qu’au niveau des hommes, avec la corruption comme arme de destruction massive, car même pour un pays en guerre, les fonds destinés à l’achat des armes sont détournés par ceux qui ont la charge de défendre l’honneur, la dignité et le moral des troupes et du Mali entier. La corruption pousse des ailes parce que la justice est elle-même corrompue jusqu’aux os ; et les ailes de l’armée prennent du plomb. Et le Mali s’affaisse.

Ce jeudi, il y a eu beaucoup d’efforts au niveau des communicants pour nier l’arrestation de Bakary Togola. Il a fallu à la Rédaction du Républicain de joindre le Procureur en personne pour avoir la certitude que le poisson était dans le filet et non à l’hôpital, comme nous avaient fait croire plusieurs sources dignes de foi. Le président de l’APCAM s’est forgé une personnalité sous le régime ATT (vice président du parti présidentiel, le PDES), ce qui ne l’a pas empêché de se faire une place au soleil sous IBK dont il intègre le parti le RPM. Il est de la race des « intouchables », ce qui en fait le symbole pour la justice malienne du taureau dont il a faut tenir les cornes ou périr. Le Procureur du pôle économique n’a pas le choix, la justice malienne est à la croisée des chemins entre redorer son blason ou perdre définitivement le peu de crédit qui lui reste. Réunir les preuves et juger le responsable dont des millions de cotonculteurs se plaignent ou donner raison à tous ceux qui pensent (l’ensemble des Maliens) que la justice malienne est rendu au nom du pouvoir financier et non celui du peuple malien. Le respect de l’Etat malien et le pouvoir du Président IBK ne dépendent-ils pas du nouveau crédit que les Maliens sont assoiffés de trouver dans sa justice ? C’est ce défi que le juge Kassogué, et le ministre de la Justice Garde des Sceaux (rappelez-vous le juge démissionnaire sous ATT) Malick Coulibaly doivent relever avec le soutien de tous les patriotes sincères. De ce régime d’IBK, il n’ya qu’une toute petite lueur d’espoir que les juges du pôle économique ont mission d’amplifier pour l’honneur du Mali et le bonheur des Maliens. La Cellule d’Appui aux structures de l’Administration (Casca), l’Office central de lutte contre l’enrichissement illicite (Oclei), ainsi que le Bureau du Vérificateur général doivent entendre le bruit des gémissements des Maliens qui produisent, pour faire de la justice un instrument au service du développement et non au service des princes du jour. Pour un Etat sérieux, informatiser l’administration, maîtriser l’effectif des fonctionnaires, des forces armées et de sécurité, des masses salariales par corps devient une exigence. Il faut tuer la corruption depuis l’université et le Mali se relèvera, comme Soundiata après 7 ans de paralysie.

B. Daou

Source: le Republicain

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