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Sans Tabou: CMA, chantage ou remise en cause du processus de paix

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Une réunion du Comité de suivi de l’accord (CSA) pour la paix, initialement prévue à Kidal mardi 17 septembre 2019, a été reportée, à la demande du président de la république Ibrahim Boubacar Keita pour des raisons ‘’d’État’’. Depuis, la CMA s’est mise dans tous ses états et se montre intraitable. Elle va jusqu’à annoncer sa suspension au processus de paix et conditionne son retour à la tenue d’une réunion urgente en terre « neutre » pour « clarifier l’ensemble des questions » liées à la non-tenue de la réunion du CSA à Kidal.

Cette attitude des ex-rebelles, dont les liens avérés avec les terroristes ne font plus aucun doute même chez les voisins du Mali, suscite des interrogations sur le vrai statut de Kidal (est-ce une entité malienne ou non) ; qui gouverne le Mali ?
L’on tend vers des jours difficiles dans la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation. En effet, la CMA se sert de la décision des autorités nationales de report de la réunion du CSA qui devait se tenir, le 17 septembre à Kidal pour mettre en cause le processus de paix, voire demander une renégociation de l’Accord. En réaction, la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) a annoncé qu’elle ne prendrait part à la réunion de Bamako. Almou Ag Mohamed, cadre du Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA) va jusqu’à préciser « Nous ne savons pas avec qui discuter » avant de poursuivre : « après l’annulation de la réunion du CSA à Kidal, nous demandons une réunion avec la partie gouvernementale sur un terrain neutre afin qu’on se dise nos vérités et pour décider s’il faut continuer avec cet accord de paix, ou s’il convient de le déclarer caduc ».
Pour le ministre de la Réconciliation nationale, Lassine Bouaré, le gouvernement travaille pour débloquer la situation, tout en expliquant qu’il est encore prématuré de dire que ‘’nous devons aller parler dans un lieu neutre’’.
Dès lors
Ce blocage dans la mise en œuvre de l’accord pour la paix intervient à un moment où le Niger a manifesté son mécontentement en se retirant du Comité de suivi de l’accord. À travers ce retrait, le Niger soutient qu’il ne veut plus cautionner le contrôle de la cité des Ifoghas par des paramilitaires en lieu et place de l’armée régulière du Mali que le Niger s’est retiré du CSA.
En dessous, Niamey accuse des ex-rebelles de Kidal d’être mêlés à des attaques terroristes sur son territoire contre ses soldats. Ainsi, selon nos confrères de RFI, les noms de cinq personnalités du HCUA sont cités dans un document officiel nigérien à commencer par Alghabass Ag Intalla, frère de l’actuel Amenokal de Kidal. Il y a aussi Bohada Ag Hamzata, chef de la sécurité de l’actuel gouverneur de Kidal. Ce dernier est impliqué, selon Niamey, dans l’attaque terroriste de Midal, en juillet 2017, dans la région de Tassara, à Taoua. Grièvement blessé, il a été évacué à Tinzawaten à la frontière algérienne pour des soins.
Toujours selon Niamey, l’officier du HCUA Alhousseini Ag Ahmedou, alias Goumey, a participé à l’attaque de mai dernier près de Tongo Tongo, où 27 soldats nigériens ont été tués. Le matériel pris à l’armée nigérienne a été réceptionné dans la vallée d’Inadar par Achafghi Ag Bohada, chef d’état-major du HCUA. On apprend par ailleurs que le matériel pris lors de l’attaque d’Inates, en juillet dernier, a été acheminé sur le site de cantonnement des mouvements armés à Tin Fadimata, dans la région de Ménaka.
Ces dernières évolutions portent un coup dur à la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation. Si la CMA pouvait accepter que l’objectif de la décision du président IBK est de trouver une solution à la crise que traverse le Mali, il n’y a pas lieu de bloquer le processus de paix.

PAR MODIBO KONE

Info-Matin

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