Le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Tiébilé DRAME, a échangé, hier jeudi 19 septembre, avec les ambassadeurs des pays africains accrédités au Mali. Au cours de cette rencontre d’information et d’échanges, le chef de la diplomatie malienne a décortiqué avec les diplomates africains les conclusions du sommet de la CEDEAO tenu à Ouagadougou ; les raisons du report de la réunion du CSA qui devait se tenir à Kidal et l’organisation du Dialogue national inclusif.
D’entrée de jeu, le ministre Tiébilé DRAME a mis en relief le rôle important que jouent les pays africains dans la résolution de la crise que traverse notre pays. Il a reconnu que depuis le début de cette crise, l’Afrique a eu une attitude solidaire et fraternelle remarquable.
« Les ambassadeurs des pays africains accrédités au Mali méritent davantage d’attention de notre part pour le rôle que chacun de leur pays joue depuis l’éclatement de la crise au Mali », a affirmé Tiébilé DRAME avant d’indiquer qu’il est nécessaire que cela se reflète dans le contact avec les ambassadeurs africains au Mali.
Il a rappelé que lors du sommet tenu à Ouagadougou, la CEDEAO a décidé de prendre en main la question de la lutte contre le terrorisme. Cela, précise-t-il, en associant certains acteurs hors CEDEAO comme l’Algérie et le Maroc.
Le ministre DRAME a également abordé avec les ambassadeurs, le report de la réunion du CSA qui était initialement prévu à Kidal. Il a souligné l’engagement et la détermination du gouvernement à s’impliquer dans le processus de paix. M. DRAME a déclaré que le Mali ne va pas laisser dérailler le processus parce qu’il y a eu le report d’une réunion.
« Le report d’une réunion ne peut pas entrainer le déraillement d’un processus auquel le Mali, la sous-région, l’Afrique et la communauté internationale ont consacré tant d’efforts. Le report d’une réunion ne signifie pas que l’Accord de paix est en train d’imploser. Ce n’est ni la réalité ni notre compréhension encore moins notre souhait. La réunion a été reportée parce que le président de la république a pris en compte de nouveaux éléments intervenus quelques jours avant », a rappelé le ministre des Affaires étrangères devant les ambassadeurs des pays africains accrédités au Mali.
Il a rassuré que le contact reste maintenu avec les frères de Kidal avec lesquels un dialogue constructif est en train d’être instauré.
Le ministre des Affaires étrangères a par ailleurs évoqué l’organisation du Dialogue national inclusif ; la question des réformes politiques et institutionnelles ; le respect des symboles de l’État et de la souveraineté du Mali.
Le haut représentant de l’Union africaine au Mali, Pierre BUYOYA, a affirmé que le sommet de Ouagadougou a été un tournant dans l’approche de la lutte contre le terrorisme. Un sommet au cours de laquelle les pays de la CEDEAO se sont engagés et se sont dits prêts à contribuer avant d’en appeler aux autres.
À propos du report du CSA de Kidal, le président BUYOYA a noté que malgré ce report, le processus de paix doit continuer normalement. Il a enfin félicité le Mali pour les résultats déjà obtenus dans les préparatifs du Dialogue national inclusif tout en souhaitant que ces résultats puissent conduire à un succès du DNI qui présente un avenir important pour le pays.
L’Ambassadeur du Maroc, Hassane NACIRI, a apprécié l’initiative de cette rencontre avec les diplomates africains. Il a salué les développements dans la résolution de la crise au Mali tout se réjouissant des engagements pris lors du sommet de la CEDEAO tenu à Ouagadougou.
« Il y a eu une prise de conscience et les engagements pris sont réalistes. Une bonne démarche qui va finir par convaincre tous les autres partenaires intervenant dans la lutte contre le terrorisme. Il est important que la CEDEAO montre l’exemple », a affirmé l’ambassadeur Hassane NACIRI.
PAR MODIBO KONE
Info-Matin