« Nous avons été trahis par les autorités locales, on a été trahis par nos frères d’armes »
Hier, mardi 24 septembre 2019, les policiers étaient face à la presse à la direction générale de la police nationale sise au quartier Hamdallaye ACI 2000 de Bamako pour condamner l’assassinat de leur collègue, Ichaka Tounkara, commissaire de police de Niono. Furieux de cet assassinat, les policiers prévoient une marche noire de la direction générale de la police nationale à la primature en passant par le ministère de la sécurité et de la protection civile, le vendredi 27 septembre 2019 à 8 heures. En outre, les policiers exigent la réhabilitation du commissariat de police de Niono, le dédommagement des éléments et que justice soit rendue.« Le commissariat fait face à la gendarmerie, le commissariat est à quelques mètres de la garde nationale, le commissariat est à quelques mètres d’un détachement militaire, aujourd’hui, nous policiers, nous disons que nous avons été trahis, on a été trahis par les autorités locales, on a été trahis par nos frères d’armes », soulignent les policiers.
Cette conférence de presse était animée par le Porte-parole des Syndicats de la police nationale, Abdourahamane Alassane, secrétaire général du Syndicat national de la police (SYNAPO), en présence des autres éléments de la police comme Aboubacar Keïta, Tiékouta Kanté, Josué Kamaté, Attaher Ag Elmehdi, Cheickna H Diakité, Aïssata Touré, Coumba Traoré. «Aujourd’hui, nous syndicat de la police nationale sommes devant vous pour décrier une situation parce que nous avons le cœur meurtri. Il s’agit de la situation de Niono le 19 septembre de ce mois où le commissariat de Niono a été attaqué jusqu’à ce qu’il y a eu mort d’homme. C’est une histoire banale qui nous conduit à cette situation. C’était juste un contrôle de vignette organisé par la marie, chose qui est normale, la police est requit par d’autres services, même si c’est la douane qui est en opération, c’est la police qui l’appui pour faire les interpellations de contrôle », a déclaré le conférencier Abdourahamane Alassane. Avant d’ajouter que le commissariat de Niono a été sollicité pour appuyer la mairie pour un contrôle de vignette. Selon lui, lors de ce contrôle, un usager est tombé et il s’est fracturé la jambe. A cet effet, dit-il, la population a pris en assaut la mairie pour empêcher le maire de travailler. C’est ainsi, dit-il, que le maire a sollicité le concours du commissaire qui a envoyé une équipe d’intervention pour chasser ceux qui occupent la mairie avec des gaz lacrymogène. « C’est la seule goutte d’eau qui a fait déborder le vase parce que la population de Niono dit qu’il ya un élément de police qui a blessé un citoyen de Niono, le commissaire, au lieu de sanctionner, il les a gazé et à partir de là, ils demandent le départ du commissaire de la ville », a révélé le conférencier. Pour Abdourahamane Alassane, le commissaire est un représentant de l’Etat qui a agit au nom du maire. A l’en croire, l’élément blessé a été traité et le policier a été sanctionné. Il a précisé que toutes les démarches administratives ont été faites. A ses dires, le commissaire a été appelé par la hiérarchie à Bamako, mais depuis qu’il est rentré à Niono, dit-il, la population a pris en assaut le commissariat et brûlé tous les matériels de l’Etat, le commissariat, les véhicules de l’Etat, les véhicules des particuliers en blessant des policiers et en plus des blessures, le commissaire chargé de la ville de Niono a perdu la vie. « Ce commissaire est plus que patriote parce qu’ils ont tous les matériels de guerre avec eux mais le commissaire a demandé à ses éléments de ne pas tirer, même quant il a été atteint par balle, il a dit à ses éléments de ne pas tirer, jusqu’à ce qu’il a rendu l’âme. Il pouvait tirer, il pouvait tuer, il pouvait faire un carnage, il pouvait ordonner à ses éléments de faire du carnage mais il a évité ça pour le sens élevé de la nation. Donc, nous syndicat de la police, nous disons que pour la mémoire de ce vaillant homme, il faut que justice soit rendue, il faut une enquête administrative digne de ce nom, il faut une enquête judiciaire, que tous les coupables, les complices de cet assassinat soient interpellés et envoyés devant les juridictions compétentes.
Et il faut que le droit soit dit. On ne peut pas tuer un policier comme ça. On ne va jamais accepter encore, trop c’est trop, cette année, on eu beaucoup de mort dans nos rang », a-t-il martelé. Et d’ajouter qu’il y a eu trahison. « Le commissariat fait face à la gendarmerie, le commissariat est à quelques mètres de la garde nationale, le commissariat est à quelques mètres d’un détachement militaire, aujourd’hui, nous policiers, nous disons que nous avons été trahis, on a été trahis par les autorités locales, on a été trahis par nos frères d’armes », a déploré Abdourahamane Alassane. A l’en croire, le policier n’accepte pas que ces genres de situation se fasse devant lui sans agir. Répondant aux questions des journalistes, les conférenciers ont déploré l’incivisme au Mali. A cet effet, les policiers prévoient une marche noire de la direction générale de la police nationale à la primature en passant par le ministère de la sécurité et de la protection civile, le vendredi 27 septembre 2019 à 8 heures. En outre, les policiers exigent la réhabilitation du commissariat de police de Niono, le dédommagement des éléments. Enfin, ils ont précisé qu’ils vont déposer une plainte contre le maire et le député de Niono.