De Cheonan en Corée à Piacenza en Italie, en passant par Ankara, Rennes ou encore Cruzeiro au Brésil, Kévin Le Roux a enrichi son jeu grâce à de nombreuses expériences à l’étranger, à la manière d’un grand explorateur du volley.
“C’est un choix. Ça ne m’a jamais dérangé de bouger tous les ans. C’est une chance de pouvoir jouer dans les pays qu’on souhaite découvrir et dans de gros clubs”, souligne le central, qui sera chargé de faire la différence au service vendredi à Bercy contre les Serbes, en demi-finale de l’Euro.
Formé à Montpellier au Centre national du volley-ball (CNVB), Le Roux commence sa carrière en pro à Cannes en 2009, sous la houlette de Laurent Tillie, l’actuel sélectionneur.
Après quatre ans sur la Côte d’Azur et un titre de champion de France (2010), il est saisi par l’envie de voir du pays. En sept saisons, il en visitera pas moins de huit avec neuf clubs différents.
Son “road trip” débute dans le meilleur championnat du monde, en Italie, avec Piacenza (Plaisance) pour une saison, puis il prend la direction de l’Extrême-Orient et de la Corée du Sud, avec les Hyundai Skywalkers de Cheonan, où il joue le rôle pionnier, comme plus tard au Brésil.
“C’était un honneur d’être le premier Français. C’est toujours important d’y aller avant tout le monde. Ce sont de belles choses à vivre”, glisse de sa voix grave le Breton de Saint-Malo, facilement identifiable sur le terrain avec ses cheveux blonds, ses tatouages sur le bras droit et surtout ses 2,09 m qui font de lui le plus grand des Bleus. A pleine détente, il peut atteindre un altitude de 3,75 m!
Premier Français au Brésil –
Son passage à Cruzeiro, au pays du volley roi (en salle ou sur la plage), a été le plus bénéfique. Sacré champion du Brésil, il est revenu en équipe de France à l’été 2019 bien plus fort qu’un an auparavant, à en croire son sélectionneur chez les Bleus.
“Il est très concentré sur son service, mais on a besoin de le voir performant aussi à l’attaque ou au contre. Avec son année au Brésil, il a complètement changé, il est vraiment performant dans tous les secteurs”, souligne Laurent Tillie.
“Il a besoin de se sentir bien pour être épanoui. C’est ce qui s’est passé au Brésil, dans un très bon championnat, une très bonne équipe et avec un très bon entraîneur. Il en tiré tous les bénéfices”, ajoute-t-il.
A tel point que Le Roux “aimerait y retourner avant la fin de (sa) carrière”. “Que ce soit dans le volley ou dans la vie de tous les jours, c’était une très belle expérience”, explique le central, âgé de 30 ans.
– Place à la Chine –
Au contraire, son passage à Moscou à l’automne 2017, dans un championnat de colosses qui ne correspondait pas à son physique assez léger (il ne pèse que 95 kg), ne lui laissera pas un souvenir mémorable. “Ça m’a cassé en deux! Il me manque un peu de poids et de puissance”, sourit le joueur, qui n’est resté que deux mois et demi en Russie avant de terminer la saison à Rennes puis de traverser l’Atlantique sud.
Le prochain pays dans sa liste: la Chine, où il viendra fournir les rangs de Pékin pour aller chercher le titre national avec le Baic Motor, battu par Shanghai en finale les quatre dernières saisons. Son coéquipier chez les Bleus, Kevin Tillie y a passé deux saisons et tous les deux en ont un peu discuté.
“Ça va être une découverte totale. Mais à partir du moment où je me sens bien dans le pays, le volley va être bon”, conclut-il.
AFP