Après les amuse-bouches, les plats de résistance: poussive mercredi à Fukuoka (sud du Japon) contre le Canada (48-7) comme en ouverture face à la Namibie (47-22), l’Italie peut aborder avec inquiétude ses deux derniers rendez-vous de la Coupe du monde, face à l’Afrique du Sud puis la Nouvelle-Zélande.
Avec les Springboks (4 octobre) et les All Blacks (12), les Azzurri trouveront sur leur route des adversaires beaucoup plus coriaces, c’est un euphémisme, que les “Welwitschias” et les “Canucks” canadiens dans la poule B.
Ces derniers ne cessent en effet de régresser sur la scène internationale depuis près de dix ans, ce qu’atteste le score de la rencontre, beaucoup plus large qu’il y a quatre ans, quand les deux équipes s’étaient croisées lors de la dernière édition, en Angleterre (23-18 pour l’Italie).
Au Japon, les Canadiens n’ont jamais été réellement dans le coup, plombés par leur manque de densité physique devant et leurs carences défensives pour leurs débuts dans la compétition.
39% de plaquages manqués, dont 50% à l’issue du premier quart d’heure: la statistique est effrayante. Comme le roulé-boulé qu’a fait l’ouvreur canadien Peter Nelson, “enfoncé” sur le premier essai par Braam Steyn (8e).
Ou encore comme la facilité avec laquelle Dean Budd, capitaine en l’absence de Sergio Parisse, ménagé en vue des deux chocs à venir, s’est infiltré pour marquer le deuxième (13e). Budd, pourtant un deuxième ligne…
Et pourtant, l’Italie, certes renouvelée aux deux-tiers, a dû patienter jusqu’à l’heure de jeu pour décrocher le point de bonus offensif (58e, essai de pénalité).
Franchie à sept reprises, elle n’a dû qu’à des en-avants canadiens (17e et 64e) ou à une gourmandise de l’ailier Jeff Hassler (51e) d’avoir gardé sa ligne d’en-but inviolée jusqu’aux dix dernières minutes (essai d’Andrew Coe, 70e).
Tenir autant face aux Boks et aux All Blacks tiendrait du miracle pour les Italiens, déjà assurés de la 3e place (qui offre une qualification pour la prochaine édition) mais qui semblent beaucoup trop court pour viser les quarts de finale.
Mais avant de se pencher vers ces deux montagnes, leur sélectionneur, l’Irlandais Conor O’Shea, souhaite que ses troupes, sous “pression” avant la rencontre, décompressent: “Les joueurs ont quartier libre ce soir (jeudi). Qu’ils s’amusent. Ensuite il sera temps de se tourner vers nos prochains défis, évidemment beaucoup plus difficiles (contre l’Afrique du Sud et la Nouvelle-Zélande).”
Les Canadiens viseront eux le dernier match, le 13 octobre contre la Namibie, pour éviter la dernière place et remporter leur première rencontre de Coupe du monde depuis 2011.