Le président de la Solidarité africaine pour la démocratie et l’indépendance (Sadi), Dr Oumar Mariko, a profité de son passage à l’émission « Le grand Jury » du groupe Renouveau, le jeudi dernier, pour se prononcer sur le Dialogue national inclusif, l’affaire des « avions cloués au sol », les récentes actions de la justice dans la lutte contre la corruption et l’affaire de l’assassinat du commissaire de Niono, Issiaka Tounkara.
Le député de Kolondièba, connu pour son franc-parler, ses prises de position, souvent controversées, n’a pas encore changé. Sur les questions d’intérêt national, il n’a pas froid aux yeux pour cracher ses vérités. Sur le groupe Renouveau, le jeudi dernier, il a affirmé que l’Accord politique de gouvernance n’est pas sérieux, il le considère d’ailleurs comme une « duperie ». Il s’oppose au Dialogue national inclusif en cours et pense que le régime IBK ne pourra pas résoudre les problèmes du Mali. Aussi, a-t-il accusé le régime Ibrahim Boubacar Keita d’avoir « cloué beaucoup de choses au sol ».
IBK doit se remettre en question pour aller à un dialogue
Oumar Mariko ne panique pas malgré les questions chaudes de notre confrère Mohamed Attaher Alidou. Le président du Sadi maintient sa décision de boycott du Dialogue national inclusif entamé par le président IBK et sur lequel beaucoup de citoyens espèrent la sortie du Mali de la crise. Les raisons sont, selon lui, multiples. D’abord, il trouve que le Dialogue national inclusif « ne doit pas être téléguidé par le président de la République, Ibrahim Boubacar Keita ». « Pour nous, s’il y a un dialogue, il doit s’imposer au régime, parce que IBK est un président qui a été élu par la fraude massive. Donc c’est un président de fait », a-t-il laissé entendre.
Pour cet ancien leader estudiantin, si IBK était un homme d’État de haut niveau, il devrait se remettre en question. Sans cela, le Dialogue ne pourra, à ses dires, rien résoudre. « Si IBK ne se remet pas en question, on ne peut pas aller à un Dialogue », déclare-t-il. Comme on pouvait s’y attendre depuis l’annonce de son passage à l’émission « le Grand Jury », l’honorable Oumar Mariko ne manque pas de mots durs pour qualifier le dialogue entamé par le régime IBK. «Le Dialogue national inclusif est du paracétamol qu’on donne aux gens pour soigner un cancer », a-t-il entonné comme pour taquiner les initiateurs dudit dialogue.
Celui qui est qualifié d’opposant à tous les régimes estime que la meilleure manière de sauver le Mali, c’est de faire en sorte que les forces patriotiques se retrouvent avec une vision claire et imposer les vœux du peuple malien au président de la République. Pour lui, l’avenir du Mali appartient au peuple et c’est celui-là qui doit décider de son sort. « Après avoir connu tout le monde (les acteurs politiques), il appartient au peuple d’identifier le leader qui est capable de mener son combat plus loin qu’aujourd’hui et de se mobiliser derrière ce dernier », a-t-il affirmé. Pour Mariko, on ne peut plus espérer avoir la solution du Mali avec le régime IBK. «Le régime d’IBK assombrit l’avenir du Mali », jette-t-il des cailloux dans le jardin du président de la République.
Le Sadi soutient les actions de la justice contre la corruption
La question des actions entreprises par la justice dans la lutte contre la corruption était aussi à l’ordre du jour. À ce niveau, l’opposant a affirmé son soutien et celui de son parti à la justice malienne. Pour lui, le procureur de la République près le tribunal de la commune III, en charge du Pôle économique et financier, Mamoudou Kassogué, est dans son droit, en lançant cette lutte implacable contre la corruption. Oumar Mariko a d’ailleurs invité la justice malienne à approfondir ce combat et assainir toutes les institutions de la République.
Le général Salif Traoré a méprisé…
Le parti Solidarité africaine pour la démocratie et l’indépendance (Sadi), à travers son député Amadou Araba Doumbia, a beaucoup dénoncé de ce qu’il « qualifie » de la négligence du ministre de la Sécurité et de la Protection civile, le général de division Salif Traoré dans l’affaire de l’assassinat du commissaire de Niono et d’un autre citoyen, un des manifestants. Comme l’a dit le député Doumbia, Oumar Mariko défend que si le ministre avait été vigilant, le mal aurait pu être évité. « Salif a méprisé notre député, il a méprisé la mairie de Niono, il a méprisé la chefferie traditionnelle », a-t-il laissé entendre.
Au-delà des avions, le matériel même de l’armée malienne est « cloué au sol », selon Oumar Mariko
Si le peuple malien est engagé à connaitre les fautifs dans l’affaire des « avions cloués au sol », Mariko affirme qu’il y a pire. Pour lui, il n’y a pas que les « avions qui sont cloués au sol, mais le matériel même de l’armée malienne ». Sans avoir froid aux jeux, le président du parti Sadi tacle le président IBK et allié. «Le régime de Ibrahim Boubacar Keita a cloué trop de choses au sol », dit-il avant d’ajouter : «les terres sont clouées au sol ; les jeunes sont cloués au sol et les avions sont aussi cloués au sol ».
Avant de terminer, le député de Kolondièba a invité la justice malienne à user de toutes ses forces pour que les auteurs et complices dans l’achat des « avions cloués au sol » répondent de leurs actes.
Boureima Guindo
Source: le pays