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Mali : Il faut réformer la formation enseignante pour soigner l’image de l’école

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Les problèmes de l’école malienne sont nombreux. L’incohérence entre la formation des enseignants et les réalités du terrain a également un impact sur la qualité de l’enseignement.

Les écoles de formation des maîtres sont le lieu par excellence de la formation à la médiocrité. Si le but des écoles de formation est d’outiller les futurs enseignants des armes pour bien exercer leur métier, il convient de souligner l’existence d’un divorce patent entre les modules qui leur sont enseignés dans ces écoles et le contenu des programmes des différents niveaux d’enseignement auxquels ils sont destinés.

À l’ENSUP, quel n’a pas été l’étonnement des étudiants-professeurs en constatant qu’aucun module du lycée ne se trouve dans leur programme ? « Sommes-nous là pour apprendre à enseigner quoi au juste », entendait-on fréquemment.

Ce divorce est moins reluisant pour la qualité de l’enseignement dispensé dans les écoles. Car, sur certains contenus, difficile de trouver la documentation requise pour les dispenser. En 2012, au moment même où le Mali subissait une réforme des programmes au lycée, des hors sujets étaient fréquents dans les cours dispensés par les professeurs qui enseignaient autre chose que l’attente du contenu. Il a fallu deux ans après pour que les enseignants se retrouvent.

Dans une interview de Mamadou Sissoko, promoteur d’école à Bamako, publiée par Afribone en janvier 2019, nous pouvons lire : « Je trouve que la formation dispensée aux enseignants est très incomplète au niveau de la formation initiale. Il y’a beaucoup d’incohérence entre la formation initiale dispensée dans les écoles de formation et la réalité des enseignements dispensés dans les classes. »

Cela laisse comprendre alors que la dégradation du niveau scolaire n’est pas tributaire uniquement des élèves, la mauvaise qualité de la formation enseignante a également sa part de responsabilité.

Ce qui nous fait rappeler à Jean Paul Sartre, intellectuel français du 20e, qui, paraphrasant un intellectuel allemand, Feuerbach, soutenait que pour réussir à éduquer nos enfants, il faudrait au préalable que nous soyons nous-mêmes bien éduqués. Le chemin à parcourir par l’école malienne reste encore assez long. Car tant qu’il n’y aura pas une concordance entre la formation des enseignants et le contenu des programmes d’enseignement, il sera inutile d’espérer sur la qualité souhaitée. En un mot, tant qu’il n’y aura pas d’enseignants de qualité, il n’y aura point une éducation de qualité. Il faut alors réformer la formation enseignante pour soigner l’image de l’école malienne.

Fousseni TOGOLA

Source: le pays

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