Se dire les choses pour ne pas revivre l’humiliation de 2015: le coach de l’Angleterre Eddie Jones a fait appel à une psychologue et mis en place des thérapies de groupe dans la quête de la Coupe du monde de rugby au Japon.
En 2015, l’Angleterre devient la première nation hôte à quitter une Coupe du monde de rugby au stade des poules. Avec l’Australien méticuleux Eddie Jones à sa tête, le XV de la Rose compte désormais sur l’apport de la psychologue Corinne Reid pour chasser les démons de ce flop total à domicile.
“En tant que groupe, nous avons parlé de choses qui n’avaient jamais pu sortir avant et cela nous a rapprochés”, apprécie le centre anglais Billy Vunipola.
“Être brutalement honnête peut faire mal”, reconnait-il. “Mais c’est la première équipe prête à aller plus loin que de simplement dire +vous auriez dû plus vous battre en mêlée+.”
“C’est très difficile, les hommes ne savent pas parler de leurs sentiments. Ca nous a pris un moment mais on y est arrivé. (Corinne Reid) nous a donné un outil pour le faire”.
Vunipola l’affirme: la débâcle de 2015, quand les Anglais sont battus par les Gallois et les Australiens, sera utilisée comme une force de motivation au Japon, où ils ont commencé par deux victoires faciles contre les Tonga (35-3) et les États-Unis (45-7).
“Nous ne voulons plus ressentir ça. On a été blessé une fois, nous ne voulons pas recommencer. C’est ce qui nous fait avancer”.
– Dans les sources thermales –
Alors, après les entraînements classiques, des séances où on se dit les choses, sans complexe, dans les sources thermales traditionnelles du Japon ont renforcé l’esprit de groupe entre les joueurs, explique le numéro 8 anglais.
“C’était quelque chose de très important pour nous et qui nous a bien libérés”, ajoute-t-il, soulignant combien la vie à l’intérieur de la bulle de l’équipe au Mondial pouvait être intense.
“Il y a plus de respect dans le vestiaire. Cela passe par s’écouter les uns les autres, s’intéresser à l’opinion des autres plutôt que de rentrer dans ta chambre et te plaindre auprès de ton pote”.
Ces expériences thérapeutiques n’ont pas toujours eu les effets escomptés sur les équipes sportives anglaises, de football notamment. A la fin du siècle dernier, le sélectionneur Glenn Hoddle (1996-1999) invite la guérisseuse Eileen Drewery à parler avec les joueurs, médusant la plupart d’entre eux. Au bout du compte, le Mondial 1998 en France est perdu dès les huitièmes de finale contre l’Argentine aux tirs au but (2-2).
Mais Corinne Reid est arrivée avec un CV solide, ayant aidé l’équipe féminine australienne de hockey sur gazon à remporter l’or aux Jeux olympiques 1996 et 2000.
Sur le chemin de la gloire, que l’Angleterre avait connue en 2003 avec l’unique titre mondial d’une nation du Nord, les choses sérieuses commencent samedi pour le XV de la Rose contre l’Argentine et se terminent contre la France samedi 12, les deux autres équipes de sa poule.
Source :AFP