Le président sud-africain Cyril Ramaphosa reçoit jeudi 3 octobre son homologue nigérian Muhammadu Buhari. Cette visite d’Etat prévue de longue date s’inscrit dans un contexte particulièrement tendu. Il y a un mois exactement, les rues de Johannesburg s’embrasaient lors de nouvelles attaques xénophobes. Près d’un millier de Nigérians avaient alors fui le pays.
Cette visite a été avant tout annoncée comme économique, une opportunité pour les deux pays de renforcer leurs liens commerciaux. La réalité est tout autre. Les attaques xénophobes sont sur toutes les lèvres. Mais les deux pays, pourtant a couteaux tirés le mois dernier, semblent vouloir effacer l’ardoise à Pretoria. Les deux ministres des Affaires étrangères se sont rencontrés et excusés du comportement de leurs ressortissants respectifs.
En 2008 et 2015 déjà, l’Afrique du Sud avait connu pareilles violences dirigées contre les étrangers. Et à chaque fois, le gouvernement nigérian avait demandé le paiement de compensations pour dédommager ses citoyens en Afrique du Sud. Demandes deux fois refusées par Pretoria. Le même scénario devrait encore se jouer entre Cyril Ramaphosa et Muhammadu Buhari.
Il semble que le président sud-africain veuille rappeler à son homologue l’importance de combattre, « les idées reçues selon lesquelles tous les Nigérians sont des victimes en Afrique du Sud », car en effet aucun Nigérian n’a trouvé la mort lors des violences le mois dernier.