Accueil Société Mali : Circulation des gros porteurs dans Bamako : Les camions citernes...

Mali : Circulation des gros porteurs dans Bamako : Les camions citernes seront bientôt inclus dans la réglementation

511
0
PARTAGER

L’explosion d’un camion citerne, la semaine dernière à Bamako, a provoqué un très grand émoi dans tout le pays. Depuis, les citoyens s’interrogent sur la pertinence des mesures prises pour interdire la circulation, à certaines heures de la journée, des gros porteurs et autres camions citernes. Pour trouver une réponse à cette interrogation légitime, L’Essor a rencontré, lundi, Ousmane Maïga, conseiller technique au ministère des Transports et de la Mobilité urbaine.

Selon le technicien, un arrêté portant réglementation de la circulation et du stationnement des gros porteurs dans le District de Bamako a été adopté, en 2015. Objectif : rendre la circulation plus fluide et surtout minimiser les dégâts que peuvent provoquer ces engins lourds. L’article 8 de ce texte lève, néanmoins, toute équivoque. «Les dispositions prises ne sont pas applicables aux véhicules de transport de passagers et aux camions citernes.»

Cette discrimination en faveur des camions citernes fait suite à des rencontres entre les pétroliers et le gouvernorat, révèle Ousmane Maïga. «Quand nous avons pris les textes sur les gros porteurs, tous les camions lourds étaient concernés, notamment les transports de marchandises, des produits liquides, des matières dangereuses, des produits chimiques, les engrais. Il a été arrêté qu’ils circulent de 23 heures à 6 heures du matin. Mais après négociation, on a ramené à 22 heures», se souvient le conseiller technique.
C’est ainsi qu’après plusieurs échanges avec les pétroliers et le gouvernorat, l’article autorisant la circulation des camions citernes a pu figurer dans l’arrêté. «Donc, l’arrêté existe mais il n’est pas applicable aux citernes. Ce qui fait qu’elles circulent aujourd’hui à Bamako à n’importe quelle heure», argumente-t-il. Alors que la circulation des citernes aux heures de pointe constitue une menace pour les usagers de la route. En témoigne l’incident tragique survenu la semaine dernière, qui a fait des dégâts matériels énormes et des pertes en vies humaines. «Quand on remplit une citerne de carburant, il faut vite la vider et revenir, sinon c’est une bombe », rappelle M. Maïga.

En la matière, l’un des problèmes auxquels notre pays est confronté c’est le manque de dépôt des produits pétroliers à hauteur des besoins. «L’Office national des produits pétroliers (ONAP) ne nous permet pas d’avoir une consommation de plus de trois jours. Donc, si les citernes ne rentrent pas en ville pendant trois jours, il n’y aura plus de carburant », développe Ousmane Maïga.
Un stock de sécurité permet au pays de pouvoir continuer à satisfaire ses besoins en carburant pendant au moins un mois lorsqu’il y a, par exemple, un embargo. Le Burkina en a pour 40 jours. Le Mali n’en dispose que pour 3 à 4 jours maximum.
 Pour lui, cela signifie qu’on est obligé de laisser les citernes faire la ronde pour nous ravitailler en carburant. «Ça les gens ne le savent pas», dit-il. Et de préciser que si l’on empêche aujourd’hui les citernes de circuler, les conséquences seront immédiates sur l’approvisionnement de la ville en carburant.

«Nous comptons revoir l’arrêté en question pour inclure les citernes, et leur donner un créneau, comme les heures creuses (10 h – 12 h ou 14h – 15h) par exemple», annonce Ousmane Maïga qui estime qu’il est indispensable de créer des stocks de sécurité à l’extérieur de Bamako et plus tard construire des aires de stationnement pour les gros porteurs en dehors de la ville.Au niveau du ministère des Transports et de la Mobilité urbaine, ajoute Ousmane Maïga, un contrat de convention a été signé pour la réalisation d’une grande plateforme à Nionsombougou. «C’est là que tous les camions en provenance de Dakar seront stationnés. Il y aura des parkings pour les gros porteurs. Ce parc sera opérationnel d’ici 2020», annonce M. Maïga. Précisant que les citernes sont concernées par ce projet, car c’est au niveau de ce port sec qu’elles seront dédouanées.

Baba B. 
Coulibaly

Source: L’Essor-Mali

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here