e Syndicat des médecins du Mali (SYMEMA) et le Syndicat national des cadres médicaux (SYNACAM) étaient face à la presse le lundi 30 septembre 2019. Objectif : faire le point de leur grève illimitée déclenchée depuis le 10 septembre dernier, suite au refus de paiement du complément de salaire des médecins bi-appartenant de l’hôpital du Mali et du CHU de Kati. Ils réclament la régularisation de leur situation au même titre que leurs collègues d’autres hôpitaux. Dr Souleymane Sidibé, secrétaire général par intérim du SYMEMA hôpital du Mali, Dr Mody A Camara, secrétaire à l’information du SYMEMA, hôpital du Mali et Youssouf Camara secrétaire général adjoint du SYNACAM, CHU Kati étaient au présidium.
Depuis le 10 septembre dernier, après un préavis de grève de 72heures, précisent les 2, 3 et 4 septembre 2019, les médecins chercheurs de l’enseignement supérieur établis dans le cadre de la bi-appartenance, c’est-à-dire, opérants également en tant que médecins traitants à l’hôpital du Mali et au CHU de Kati ont décidé d’aller en grève illimitée, comme préalablement indiquée dans le préavis de grève.
Cette suspension des travaux des médecins concernés est la conséquence du non-paiement du salaire de leur travail supplémentaire en dehors de l’enseignement. Ces suppléments de salaire appelés encore émoluments sont estimés à près de 30 mois pour l’hôpital de Kati et 22 mois pour l’hôpital du Mali.
Depuis 2016, date à laquelle a commencé l’enregistrement de ces arriérés de salaire supplémentaires, les syndicats représentant les médecins bi-appartenant ont indiqué lors de ce point de presse avoir tenté trois conciliations avec les plus hautes autorités du ministère de la Santé dont celle du 29 novembre 2018, du 15 avril 2019, du 16 juillet 2019.
Mais pour eux, aucune de ces conciliations n’a été suivie d’effets par les autorités, pis, au lieu de chercher à établir une médiation, le département du ministre de l’Économie et du Budget a, au contraire, envoyé une lettre confidentielle (lettre 0160/MSAS-SG du 27 août 2019), au ministère de la Santé, dans laquelle il demande aux grévistes de renoncer à 50% de leurs arriérés de salaire. Une chose qui est indicible au regard des grévistes, voire insultante.
Sur ce point, les médecins bi-appartenant de l’hôpital du Mali et du CHU de Kati ont indiqué qu’il n’est pas question de renoncer à une quelconque part de leur dû, dans la mesure où, tous leurs collègues d’autres hôpitaux sont à jour de paiement. Selon eux, s’ils sont recrutés dans les mêmes conditions, ils doivent être traités de la même façon.
Les médecins grévistes de l’hôpital et du centre hospitalier universitaire de Kati ont précisé d’ailleurs que si cette décision a pris autant de retard, c’est parce qu’ils ne voulaient pas en sont arrivés là, à cause des malades qui sont leurs patients, pour dire qu’ils ont été poussés à bout.
Donc, pour espérer reprendre le travail, les médecins grévistes en appellent, cette fois-ci, aux gestes plus concrets des plus hautes autorités de Mali. Des actions qui vont au-delà des promesses, car, selon eux, les promesses données par les responsables de la santé, lors des trois précédentes conciliations, en vue de trouver une solution de sortie de crise, ont toutes été des échecs, créant du coup, une crise de confiance chez les grévistes conduisant à ne plus croire à une nouvelle promesse.
Les syndicalistes ont cité que l’Etat, à travers le ministère de la Santé, avait d’abord promis de résoudre le problème avant le 31 mars 2019, ensuite une autre promesse fixait avant mi-juin 2019 et après avant le 15 août 2019.
ISSA DJIGUIBA