Au moment où nous croyions que la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation avançait, que se mettaient en place le Mécanisme opérationnel de coordination (MOC) et les autres instruments indispensables au retour de la paix dans le Nord-Mali et le reste du Sahel, il a décidé de «foutre le bordel».
C’est au moment où nous pensions que nous arrivions, finalement, petit à petit, à bout de ces récurrentes crises sur lesquelles il a décidé de se bâtir une popularité sous-régionale, à travers notamment «le dossier Kidal», au risque de relancer notre crise et remettre en cause les maigres acquis enregistrés sur le terrain depuis 2015. Que le président nigérien, Mamadou Issoufou, c’est de lui dont on parle, est comme atteint de «Kidalphobie».
Il croit que tous les terroristes qui agissent, attaquent et tuent sont à Kidal, y vivent et s’y retirent après leurs forfaits. D’ailleurs, il va plus loin. Il dit à qui veut l’entendre et à toutes les tribunes que «Kidal représente un danger pour le Niger».
Car, pense-t-il, ceux qui attaquent le Niger bénéficientde gîte et de couvert dans la capitale de l’Adrar des Ifoghas, avant et après avoir fait des victimes sur le territoire nigérien.Il a tellement dit et redit ces propos, qu’il a fini par agacer tout le monde et relancer la crise malienne.
Conséquences : le Comité de suivi de l’Accord pour la paix et la réconciliation ne se réunit plus, sa session qui devait se tenir à Kidal a été annulée ; le président de la République s’est déplacé seul à la réunion du Conseil de sécurité de l’ONU ; la mise en œuvre de l’Accord est bloquée.
Depuis que, IBK, lui-même, se sentant pousser des ailes, à travers le soutien présidentiel nigérien, et comme un éléphant dans un magasin de porcelaine, a osé dire (pour la première fois depuis cinq ans) que certains passages de l’Accord pourraient «faire l’objet de discussions».
Patatras !la Coordination des mouvements de l’Azawad, en plus de refuser de participer au CSA, suspend sa participation au Dialogue national inclusif dont il était membre du comité préparatoire.
À présent, parce que nous manquons de leader, le président d’un pays voisin s’ingère dans nos affaires internes et remet en cause des années de labeur et menace la stabilité chancelante de notre pays.
Makan Koné
Nouvelle Libération